Comment créer votre charte graphique en 10 étapes (+exemples)

parisienne dessinant une charte graphique

Ok.

On aimerait tous que lorsque nos prospects voient un de nos supports de communication, ils s’exclament « ah, c’est l’entreprise X ! » avec un sourire aux lèvres.

C’est ce que font Apple, Coca Cola, McDonald’s et bien d’autres.

Quel est le secret de ces marques pour rendre leur univers de marque reconnaissable et inoubliable ? Et surtout, comment est-ce que vous aussi pouvez le mettre en pratique.

La réponse est simple : créez votre charte graphique.

On vous montre ça tout de suite.

Qu’est-ce qu’une charte graphique ?

Loin d’être une lubie coûteuse des studios de création graphique, la charte graphique est un document indispensable à toute marque.

C’est le cahier des charges qui forge l’identité visuelle forte qui vous permet de vous différencier visuellement de la concurrence.

Tous les éléments graphiques utilisés par votre entreprise doivent s’aligner avec ce précieux cahier des charges pour designer.

Voici les éléments que l’on retrouve dans une charte graphique :

  • Le logo ;
  • La palette de couleurs à utiliser ;
  • Les icônes :
  • Le ton et la voix de votre marque ;
  • Les polices d’écriture/typographies à utiliser ;
  • Un guide pour choisir les illustrations et autres images à utiliser.

C’est simple : toutes les marques en ont un.

Toyota. Slack. PayPal et j’en passe.

Pourquoi créer une charte graphique ?

Créer une charte graphique présente 3 gros avantages :

  • Construire une marque forte et reconnaissable partout et par tous ;
  • Fédérer une communauté autour de la marque ;
  • Se différencier de la concurrence.

Voyons les plus en détails tout de suite.

Construire une marque forte et reconnaissable partout

Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui s’est acheté une Mercedes ?

Oui ?

Faites un petit test : demandez-lui pourquoi il l’a fait.

Après tout, il y a des dizaines d’autres marques plus fiables, avec de meilleures finitions et de meilleures performances.

Pourtant, votre connaissance a jeté son dévolu sur la firme allemande.

La raison : c’est parce que Mercedes ce n’est pas que des véhicules, c’est avant tout une communauté, un style de vie (et un signe d’appartenance à un groupe).

Si Mercedes a pu le faire, c’est en partie grâce à sa charte graphique.

Sa charte graphique, qui se ressent sur tous ses produits et supports de com, en fait une marque reconnaissable.

Et c’est exactement la même chose que votre charte graphique fera pour vous : vous offrir une image de marque forte et séduisante aux yeux de votre clientèle.

Fédérer une communauté autour de la marque

Toute votre charte graphique tournera autour de vos clients, de vos valeurs et des émotions que vous voulez éveiller chez vos fans.

En gros, vous jouerez beaucoup sur les informations inconsciemment perçues par vos prospects.

Par exemple, vous voulez renvoyer un sentiment de confiance et de professionnalisme ? Optez pour une nuance de bleu en couleur primaire et un logo carré ou arrondi.

logo de PayPal
Logo de PayPal
Logo du crédit lyonnais
Logo du crédit lyonnais

 

Logo de la Deutsche Bank
Logo de la Deutsche Bank
Logo citibank
Logo citibank

À l’inverse, vous tenez un fast-food et voulez susciter de l’enthousiasme et de l’appétit ? Mettez du rouge, de l’orange et du jaune partout.

Logos enseignes de fastfood
Logos enseignes de fastfood
Intérieur d'un fastfood
Intérieur d’un fastfood

Toutes ses informations vont influencer les attentes des prospects envers votre service.

Ils s’attendront à vivre une certaine expérience. Et si vous leur fournissez l’expérience utilisateur qu’ils attendent (voire plus), bingo : vous avez des fans.

Différenciez-vous de vos concurrents

En un clic sur son smartphone, votre potentiel client a le choix entre des milliers de prestataires.

Dont vous.

Comment faire pour qu’ils vous choisissent vous, et pas un de vos concurrents ?

Créez une identité visuelle et une image de marque fortes et qui vous différencient du reste de votre marché.

Voici un exemple de charte graphique réussi : Slack

Brand Guidelines Slack
Brand Guidelines Slack

On ne présente plus Slack.

L’application de communication collaborative et de gestion de projet ultra-prisée par les entreprises de toutes tailles.

Mais une autre raison qui fait que Slack sert de référence chez les designers, c’est sa charte graphique.

En 50 pages et 3 sections, ce document détaille toute l’identité visuelle de la marque aux créatifs du monde entier.

Prêtez attention aux sections, elles peuvent vous inspirer pour créer votre propre brandbook :

  • Section 1 : Définition de la marque
  • Section 2 : Éléments du design
  • Section 3 : Gouvernance
Sommaire du brand Guidelines Slack
Sommaire du brand Guidelines Slack

Allez, sans plus tarder, voyons comment créer votre propre charte graphique en 10 étapes.

Comment créer une charte graphique en 10 étapes top chrono

Avant de vous ruer sur Figma ou sur la suite Adobe, sortez votre bloc-note. Voici les 10 étapes à suivre pour donner vie à votre propre charte graphique.

1 – Définir son marché et sa niche

Avant de penser logo, images, couleurs et autres, commencez par analyser votre marché.

Quels services/produits vendez-vous ?

Quels segments de clientèle allez-vous viser ?

Quelle niche ciblez-vous ?

Sera-t-elle suffisante pour vous permettre de faire un chiffre d’affaires et des marges suffisantes ?

Quelles sont les valeurs qui comptent le plus aux yeux de vos futurs clients ?

Quelles sont les attentes dans votre secteur d’activité ?

Et quelles sont les pratiques de communication les plus utilisées dans ce secteur ?

Toutes ces questions vont vous permettre d’ajuster votre communication digitale et print pour mieux faire résonner votre marque avec vos clients.

En plus de vous différencier des autres entreprises déjà présentes s’il y en a.

2 – Définir vos buyer personas

Maintenant que vous avez déterminé la niche à cibler, il est temps de définir vos buyer personas.

Concrètement, ce sont les personnes qui vont acheter vos produits/services.

Voici les informations typiques d’un buyer persona :

  • les données démographiques (genre, ville, niveau d’études, distribution d’âge, profession, CSP, revenus, etc.) ;
  • les données comportementales (réseaux sociaux favoris, canaux de communication préférés, centres d’intérêts…)
  • ses besoins et attentes (qu’est-ce qui frustre vos prospects ? Quelles sont leurs motivations ? Leurs alternatives ? Leurs moments de vérité ?…)
  • leurs valeurs ( quelles sont les valeurs qu’ils recherchent chez une marque ?).

Remarquez bien : « Leurs valeurs » est en gras.

Car faire ressortir des valeurs dans votre identité visuelle et dans toute votre communication est l’une des missions principales de votre charte graphique.

3 – Analyser vos concurrents

Ici, il ne s’agit pas de rentrer dans une analyse technique des processus de vos concurrents.

Non.

Seulement leur communication. Voici les éléments auxquels vous devez prêter attention :

  • leurs positionnements marketing ;
  • les tons et les voix employés dans leurs éléments de communication (Google Ads, publicités, Facebook, vidéo promotionnelle, contenus web…) ;
  • leurs forces et faiblesses (faites une analyse SWOT de vos compétiteurs).

Pourquoi c’est important ?

Pour deux raisons :

  • d’un, vous saurez ce à quoi vos prospects sont habitués, ce qu’ils aiment et ce qu’ils détestent ;
  • ensuite, vous trouverez probablement un axe de différenciation encore inexploité ou sous-exploité.

Une fois que vous avez ça, il est temps de passer à la dernière étape de l’analyse : définir le cœur de votre brand.

4- Définir le cœur de votre marque

Maintenant, c’est l’heure de définir le cœur de votre marque.

Voici les 3 questions auxquelles vous allez devoir répondre :

  • qui sont vos clients ? (vos buyers personas) ;
  • quelles seront les valeurs phares de votre marque ? (au trop 3) ;
  • quelles émotions voulez-vous créer chez vos utilisateurs ?

C’est bon ? Maintenant, sortez vos crayons et passons enfin à une étape plus artistique.

5- La création du logo

De tous les éléments graphiques de votre identité visuelle, le logo est le plus important.

Et de loin.

Un bon logo coche obligatoirement les 4 cases suivantes :

  • Il va à l’essentiel tout en étant simple, reconnaissable et facile à imprimer ;
  • Il est intemporel et traverse les décennies sans devenir « has-been » ;
  • Fonctionne parfaitement sur les différents supports de communications physiques et numériques ;
  • Enfin, il transmet les valeurs et l’identité de votre marque d’un regard.

Oui, dis comme ça, ça fait beaucoup.

Mais il suffit que vous ratiez une seule de ces cases pour que votre logo vous crée un bad-buzz.

En voici un parfait exemple (essayez de deviner ce que cette structure vend).

Logo de mama's baking
Logo de mama’s baking

Vous avez trouvé ?

Il s’agit de recettes de cuisine. Les internautes avec des esprits plus pervers y ont vu autre chose😏…

On peut faire pire. Parfois, de bonnes intentions donnent naissance à des logos justes horribles.

Logo de Arlington Pediatric Center
Logo de Arlington Pediatric Center

Bon, heureusement depuis, ils ont refait un nouveau logo plus classique.

Nouvelle page d'Arlington Pediatric Center
Nouvelle page d’Arlington Pediatric Center

N’empêche, lorsque vous tapez le nom du cabinet sur votre moteur de recherche… jugez les résultats vous-même.

Recherche google sur Arlington Pediatric Center
Recherche google sur Arlington Pediatric Center

Allez, et un dernier pour la route.

Logo proposé pour l'Institut des Sciences Orientales de l'Université de Santa Catarina
Logo proposé pour l’Institut des Sciences Orientales de l’Université de Santa Catarina

6 – Définir les couleurs

Les couleurs transmettent des émotions et des symboles à notre inconscient.

Alors pour être certain de créer la bonne émotion (celle qui guide vers l’achat), choisissez les couleurs adaptées.

Précisez spécifiquement les nuances qui vous plaisent grâce à leurs codes RVB, HEX, CMJN et Pantone. Pourquoi spécifier leurs codes ? Car ça vous assurera d’avoir exactement les mêmes nuances sur papier que lors de vos campagnes numériques.

Palette de couleurs autorisées pour les logos de PayPal
Palette de couleurs autorisées pour les logos de PayPal

Source : https://newsroom.paypal-corp.com/media-resources

Couleurs autorisées pour le logo de PayPal
Couleurs autorisées pour le logo de PayPal

Palette Graphique de PayPal en 2013 : source : http://www.refinariadesign.com.br/manuais/PAYPAL/brandbook-manual-de-identidade-paypal-2013.pdf

Dans un autre registre, voici les nouvelles couleurs choisies par Burger King en 2021 pour mettre en avant les éléments du burger.

Nouvelle palette graphique de Burger King
Nouvelle palette graphique de Burger King

Source : https://restaurantbrandingbynice.com/burger-king-rebrand/

Pour vous faire une idée de l’importance du choix des couleurs dans vos compositions graphiques, voici les significations de quelques couleurs populaires.

Le bleu

Synonyme de confiance, de sécurité, de fraîcheur, de professionnalisme et de royauté, le bleu est utilisé par :

  • les entreprises de nettoyage ;
  • les banques et les institutions financières ;
  • certaines organisations mondiales comme l’ONU, le FMI, la Banque Asiatique de Développement,etc. ;
  • le secteur du tourisme et du transport ;
  • les entreprises de perte de poids.

Surpris par le dernier ? Vous ne devriez pas. Le bleu est un coupe-faim notoire, raison pour laquelle les fast-foods et les marques alimentaires l’utilisent très peu.

Le rouge

Le rouge symbolise l’appétit, l’amour, la passion et l’excitation dans la plupart des pays.

Toutes les industries peuvent s’en servir, car à bonnes doses, le rouge nous pousse à l’action.

Par contre, si vous l’utilisez, faites attention au contexte dans lequel vous l’utilisez.

Parce que oui, le rouge peut aussi renvoyer à des concepts auxquels vous ne voulez peut-être pas être associé·e :

  • Le communisme ;
  • Les révolutions contre la tyrannie ;
  • Les idées de gauche ;
  • La mort dans certains pays d’Afrique (en référence au sang versé) ;
  • La chance en Asie.

Dernière couleur : le jaune.

Le jaune

Le jaune a ceci de particulier que c’est la couleur que l’œil humain traite la plus rapidement (source).

Ainsi, le jaune renvoie à la joie, à l’optimisme, à l’appétit et à la créativité.

Malheureusement, on ne peut pas vous faire un topo complet sur la psychologie des couleurs. Alors si vous voulez en savoir plus sur toutes les couleurs, faites un tour sur cet article d’Adobe.

7 – Choisir les polices de caractères

Avec ou sans empattement (sans serif en anglais) ?

Police plutôt féminine ? Masculine ? Enfantine ? Professionnelle ? Sérieuse ? New age ? Vintage ?

Vous l’avez compris, la typographie que vous choisissez va fortement impacter l’émotion ressentie par vos utilisateurs.

Alors pas question de la négliger.

Imaginez un seul instant si le logo de société générale utilisait la typologie arrondie et joyeuse de McDonald’s… vous leur feriez encore confiance ?

Voici les critères pour choisir vos polices de caractères :

  • toujours prendre une police lisible ;
  • toutes vos polices doivent s’harmoniser entre elles ;
  • assurez-vous que la police que vous choisissez comporte tous les caractères de l’alphabet de vos clients (certaines polices ne comportent pas de « é » ou de « ç » par exemple) ;
  • vérifiez que le rendu final de la police correspond à ce que vous allez en faire (allez-vous utiliser cette typo sur le web ou en print ?) ;
  • enfin, jetez toujours un œil sur les droits de la police : certaines ont des licences payantes ; d’autres sont gratuites jusqu’à un certain nombre d’impressions, etc.

Pour trouver des polices originales, faites un tour sur Google Font. Chaque jour, des milliers de créateurs ajoutent de nouvelles typographies, alors foncez.

Enfin, dernier conseil : jamais plus de 3 polices ( 1 pour les titres, 1 pour le corps du texte et 1 autre facultative pour mettre en valeur les citations).

Sinon, vous obtiendrez ça :

Image avec plusieurs typos différentes
Image avec plusieurs typos différentes

Illisible, n’est-ce pas ?

Alors n’infligez pas ça à vos lecteurs.

8 – Définir une hiérarchie visuelle

La hiérarchie visuelle désigne la mise en pages des éléments sur tous vos différents supports de communication.

C’est grâce à ça que vous pouvez mettre en valeur des éléments de manière visuelle sans indiquer au lecteur « regarde ici, c’est important ! ».

Et c’est aussi quelque chose que vous pouvez rater si vous ne faites pas attention. Un exemple valant 1000 mots…

Affiche avec une mauvaise mise en page
Affiche avec une mauvaise mise en page

Qu’est-ce qu’ils recherchent ? Un « apprentice » ou un « Rent Ice Ships » ou un App rent ice  » ?

Réponse : ils cherchent un apprenti pour se charger de l’impression et du design graphique (et en ont visiblement besoin).

9 – un guideline pour choisir les photographies d’illustration

Photo d'homme sans pieds
Photo d’homme sans pieds

Bon, soyons honnête : vous voyez cette photo sur une maquette de création de votre site e-commerce, vous allez vite faire une remarque à votre graphiste.

(Il lui manque des pieds, ce qui est gênant, à part si vous visez le métavers de Facebook).

Par contre, certaines photos d’illustration peuvent être réussies sans pour autant correspondre à l’image de marque que vous voulez renvoyer. De plus, à chaque fois qu’un internaute voit une image sur vos plateformes, il doit reconnaître un fil conducteur.

Voici quelques images de PayPal.

3 affiches publicitaires de PayPal
3 affiches publicitaires de PayPal

Vous voyez le fil conducteur ? Il y a toujours un élément en bleu qui se détache du reste, sans pour autant être un logo.

À force d’être exposé à ces images, l’esprit de sa clientèle fait un raccourci bleu=PayPal.

Et pour être certain que ce schéma soit présent dans toutes les photos d’illustration, PayPal le mentionne clairement dans son brand book :

Règle de choix des photos d'illustration chez PayPal
Règles de choix des photos d’illustration chez PayPal

En français, ça donne ceci :

« Un accent de bleu sur un fond désaturé ajoute une qualité unique à nos photographies et communique que le PayPal fait partie de la vie de tous les jours. Lorsque vous décidez de ce que vous allez « bleuir » dans vos images, le bleu du ciel et le bleu de l’eau ne comptent pas comme « touche de bleu ». Vous pouvez choisir quelque chose de petit, comme une boucle d’oreille ou une chaussure, ou quelque chose de grand, comme un chapeau ou un vélo. C’est à vous de choisir. »

Pratiquement toutes les entreprises ont une section dédiée aux recommandations des photos d’illustration. Même la SNCF en a.

Guideline pour le choix des photos dans le brand book de la SNCF
Guideline pour le choix des photos dans le brand book de la SNCF

Ici, il s’agit de montrer comment utiliser la forme de la « motrice » et la mettre en avant sur les photos (en plus d’indiquer clairement le type de photographies acceptées).

Maintenant, passons à la dernière partie.

10 – Définir des règles d’utilisation pour lutter contre les débordements créatifs

Les règles d’utilisation sont vos garde-fous face à des designers beaucoup trop créatifs.

En effet, ce n’est pas rare qu’un graphiste essayant un nouveau concept, se retrouve totalement hors de l’image de marque.

C’est pour cette raison que vous avez tout intérêt à rajouter des contraintes et des règles inviolables.

En voici quelques-unes :

  • Éviter de mettre des textes sur des arrière-plans de certaines couleurs ;
  • Ne pas étirer le logo ni le recadrer ;
  • Ne pas modifier les couleurs du logo ;
  • Ne pas associer certaines couleurs ensemble.

Dans son brandbook, Slack dédie toute une section à ce qu’il ne faut surtout pas faire à son précieux logo.

Déformations interdites du logo de Slack
Déformations interdites du logo de Slack

Ça y est !

Vous avez toutes les clés en main pour créer une charte graphique ou superviser celle fournie par votre chef de projet informatique.

Mais on a un dernier cadeau pour vous.

3 bons conseils pour créer une mauvaise charte graphique

Bon, nous nous doutons que vous voulez créer une identité visuelle reconnaissable et qui vous démarque de la concurrence.

Et c’est ce que nous vous avons montré jusqu’ici.

Mais on peut aller encore plus loin en vous montrant 3 choses à ne surtout pas faire lorsque vous créez votre charte.

Let’s go.

1 – Créer une charte qui ressemble trop à celle d’une autre entreprise

Adagio Access est une entreprise spécialisée dans l’hôtellerie et la location de résidence en Europe pour voyageurs aux budgets serrés.

De son côté, Direct energie (aujourd’hui Total Energies Électricité et Gaz France) est, ou était, un fournisseur d’énergie alternatif.

Et là, vous êtes sûrement en train de vous demander quel est le rapport entre les deux. Leurs logos !

Jugez par vous-même.

Logo de Direct Energie
Logo de Direct Energie
Logo de Adagio Access
Logo de Adagio Access

Même cercle rond et jaune, polices presque identiques… pourtant ce sont deux entreprises de deux secteurs d’activité différents.

Et c’est cette spécificité qui a fait que les deux ne sont pas lancés dans une guerre juridique sur fonds de propriété intellectuelle. Et elles ne sont pas les seuls dans ce cas.

Logo de Pepsi à gauche vs celui de Korean air à droite
Logo de Pepsi à gauche vs celui de Korean air à droite

(logo de pepsi à gauche, celui de Korean Air à droite)

Par contre, lorsque les deux entreprises sont dans le même secteur d’activité, bonjour la confusion chez les clients (et les aller-retours aux tribunaux). C’est ce qui est arrivé entre Starbuck et Starpreya, deux coffee-shop en Corée du Sud.

Logo de starbuck à gauche vs celui de StarPreya à droite
Logo de starbuck à gauche vs celui de StarPreya à droite

Alors conseil d’ami : assurez-vous d’avoir une identité visuelle très différente de celles de vos concurrents.

Enfin, ce conseil n’est pas valable si vous assumez pleinement de plagier une autre marque. Ainsi, depuis le début des sanctions contre la Russie et le retrait des entreprises occidentales, de nouvelles marques sont apparues.

Magasin Stars Coffee en Russie
Magasin Stars Coffee en Russie
Plagiat de McDonald's en Russie
Plagiat de McDonald’s en Russie
Logo de Swed House, un IKEA russe
Logo de Swed House, un IKEA russe

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le plagiat est très clairement assumé.

2 – Ignorer les opinions de vos clients

GAP est une chaîne de vêtements fondée en 1969 et qui a la particularité d’être populaire chez les personnes de tout âge.

En 2010, modernité et reprise post-crise des subprimes obligeaient, GAP a décidé de changer son logo emblématique pour un plus… minimaliste (c’était la tendance graphique à l’époque).

Ce qui nous a donné un cas d’école d’un des pires fails de rebranding, le GapGate. Ça :

2 logos de Gap
2 logos de Gap

(l’ancien logo utilisé depuis 1990 est à gauche, le nouveau est à droite).

Pourquoi est-ce que les fans l’ont mal reçu ? Pour plusieurs raisons :

  • il manque cruellement d’originalité ;
  • le changement de logo signale une nouvelle orientation aux clients, alors que là, rien n’a changé pour eux ;
  • à cause des ventes décevantes de l’année 2010 (10 % de moins qu’avant), les fans ont pris ce rebranding comme un mouvement de panique.

Il y a d’autres raisons bien sûr. Cet article de The Branding Journal (en anglais) en parle de façon détaillée.

Ce logo n’a été utilisé que pendant sept jours avant de disparaître aussi vite qu’il est apparu.

En conclusion, avant de retoucher votre image de marque, tendez l’oreille vers vos consommateurs.

3- Changer son image de marque… trop souvent

JC Penney est une chaîne américaine de grands magasins.

En préparant l’article, je suis tombé sur un article au titre accrocheur : «J.C. Penney revient à son ancien logo pour tenter de regagner des clients ».

Revenons en 2010.

Ron Johnson’s, le talentueux esprit derrière les génialissimes Apple Store, est porté à la tête de JC Penney.

L’espoir et la hype autour de la marque sont immenses.

Johnson’s va appliquer toutes les recettes qui ont fait son succès chez Apple… en opérant un rebranding de la marque :

  • Exit le nom « JC Penney’s », désormais, ce sera juste « JCP » pour faire moderne et chic (pour une enseigne spécialisée dans le low-cost et les prix justes🤔);
  • Le logo aussi passe à la trappe, il devient carré ;
  • Les magasins aussi sont totalement reconfigurés (il y avait même un bar comme ceux des Apple Store) ;
  • le système des prix a été au mieux remplacé, au pire complexifié, et les remises de prix ont été supprimées.

Sur le papier, cette nouvelle identité de marque devait doper les ventes. Sauf que c’est le contraire qui s’est produit.

En 17 mois, l’entreprise a perdu 552 millions de dollars.

Surprenant venant d’un ex d’Apple. Il a réussi à créer de la confusion chez les consommateurs d’une marque vieille de plus d’un siècle.

Et quelle meilleure illustration que ses 3 changements de logos en 17 mois ?

Evolution du logo de JCP
Evolution du logo de JCP

Bien sûr, à chaque fois que la marque « évoluait », toute son identité de marque faisait de même.

En 2012, changement de CEO et retour au bon vieux logo de JCPenney (celui de 2010 sur l’image).

Moral de l’histoire : ne modifiez pas votre charte graphique et vos éléments de communication trop souvent, au risque de semer la confusion chez vos fans.

Maintenant, on a fait le tour de la question.

Toutefois, si vous souhaitez en discuter ou créer l’identité visuelle de votre marque, venez en parler gratuitement et sans engagement avec notre chef de projet informatique.

 

Comment faire l’audit UX d’un site web sans être expert UX ?

UX UI

Est-ce que vous vous êtes déjà demandé pourquoi IKEA vend de la glace à la sortie de ces magasins ?

C’est pour créer une expérience utilisateur inoubliable et introuvable chez un autre vendeur de meubles.

Sauf que bon, vous n’êtes pas IKEA, et le titre de l’article, c’est “comment faire l’audit UX de son site web”. Pas de son magasin de meubles.

Bonne nouvelle, ça s’applique aussi à vos plateformes numériques (dont vos applications web).

Et si vous souhaitez booster l’expérience vécue par vos clients, vous devez commencer par auditer l’UX que vous proposez.

Justement, voici comment le faire en 9 étapes.

Qu’est-ce que l’expérience utilisateur ?

Importance des couleurs des boutons en UX design
Importance des couleurs des boutons en UX design

L’User eXperience désigne toutes les émotions, perceptions, réactions physiques et psychologiques de vos utilisateurs. Et surtout, l’expérience utilisateur concerne toutes les étapes du parcours client, y compris avant et après qu’il n’ait utilisé votre produit/service.

Selon Peter Morville, l’un des pionniers de l’architecture informationnelle, l’UX est composée de 7 facteurs :

  1. L’utilisabilité : est-ce que votre site web ou application mobile est facile à utiliser ?
  2. L’utilité : vos services répondent à un besoin de votre cible ?
  3. La désirabilité : est-ce que vos plateformes numériques suscitent une émotion positive ? Sont-elles esthétiquement réussies ?
  4. La trouvabilité : vos contenus sont aisés à trouver ?
  5. L’accessibilité : tous les internautes peuvent consommer vos contenus ?
  6. La crédibilité : est-ce que votre marque fait figure d’autorité (coucou Google EEAT😏) ?
  7. La valeur : est-ce que vous apportez une réelle valeur à vos prospects ?

Aussi simples soient-ils, ces 7 éléments peuvent faire toute la différence entre une entreprise prospère et un dépôt de bilan.

L’UX design est un investissement, pas une dépense (ou  7 statistiques qui vont convaincre votre boss d’investir dans l’UX)

ROI de l'UX design source eficode.com
ROI de l’UX design source eficode.com

Source : https://www.eficode.com/blog/achieving-roi-with-ux-design

Si vous avez lu notre billet sur les 32 lois de l’UX design, aucun doute que vous êtes convaincu de l’importance de l’UX.

Oui, mais certains de vos collaborateurs ne le sont pas. Right ?

Il n’est pas rare que l’UX UI design soit relégué à une tâche à faire lorsque l’on aura le temps. Pire encore, si l’entreprise cherche désespérément de nouveaux clients : il y a de fortes chances que tout ce qui ne fasse pas rentrer le cash immédiatement soit mis de côté.

Et améliorer l’UX design de ses plateformes numériques tombe souvent dans la deuxième case.

Sauf que c’est une erreur.

Et voici 7 raisons pour lesquelles vous et vos collaborateurs devriez prendre le temps de faire un audit UX design.

1 – Son ROI explose celui de tous vos canaux marketing (et de loin)

Autant commencer par le nerf de la guerre, le retour sur investissement.

En effet, lorsque certaines entreprises veulent augmenter leur CA, elles investissent massivement dans la publicité.

Et quel est le ROI des canaux de webmarketing ?

  • L’e-mail : 1 € investi = 42 € en retour ;
  • Le SEO : 317 % pour les e-commerces ;
  • Les publicités Google Ads : 1 € investi = 2 € en retour ;
  • Instagram Ads : 1 € investi = 3.50€ ;

 

Et notre star du jour, l’UX design a un ROI astronomique de 9 900 %.

1 € investi dans un UX designer = 99 € en plus dans votre trésorerie.

Le site ESPN.com a fait le pari de l’UX design en retravaillant son site web en fonction de ses users personas. Verdict : ses revenus ont grimpé de 35 % !

Et ESPN.com n’est pas la seule boite à miser à fond sur l’UX pour se différencier (et booster ses ventes). En moyenne, les entreprises qui adoptent un fonctionnement centré sur l’utilisateur sur-performent l’indice S&P de 35 % chaque année.

2 – Vous éviterez la cause d’échec de 70 % des business en ligne

Oui oui, vous avez bien lu.

70 % des entreprises online finissent par mettre la clé sous le paillasson à cause… d’une expérience utilisateur désastreuse (source).

Faites partie des 30 % de gagnant en pensant UX.

3 – Vos taux de conversion vont exploser (et vos ventes avec)

L’UX design vise à augmenter la satisfaction utilisateur.

Et un utilisateur satisfait est un client qui achète.

C’est la conclusion d’une étude de Forrester research, les entreprises qui soignent leur expérience utilisateur voient leurs CRO bondir de +400 % (source).

Enfin, regardez ce qu’il se passe lorsque vous n’offrez pas une bonne expérience utilisateur à vos mobinautes.

Plus exactement, si votre site/application a un temps de chargement élevé :

Nombre d'utilisateurs qui quittent une appli en fonction de son temps de chargement. Source : Statista
Nombre d’utilisateurs qui quittent une appli en fonction de son temps de chargement. Source : Statista

Ce graphe de Statista est assez parlant :

  • 20 % des mobinautes quitteront votre app si elle met 2 secondes à charger une interface ;
  • 36 % des utilisateurs s’ils doivent atteindre 3 secondes ;
  • 74 % si son temps de chargement atteint 5 secondes.

Et les dégâts causés par leur fureur vont franchement entacher votre image de marque.

4 – Protégez et renforcez votre image de marque (+ votre score EEAT aux yeux de Google)

Imaginez un instant…

Vous arrivez dans votre bureau, et l’un de vos collaborateurs se met à vous raconter ses déboires de la matinée.

Apparemment, il a voulu faire une simple transaction et le service a été tellement désagréable qu’il a tourné ses talons.

Ça vous paraît familier ?

C’est le lot de tous les humains sociaux sur terre – dont vos consommateurs et vos futurs potentiels prospects.

L’être humain a tendance à raconter davantage ses expériences négatives à son entourage… et à diffuser son opinion négative sur votre marque.

Face à une expérience utilisateur désagréable avec un service, 13 % des gens vont la raconter à au moins 15 %.

Et autant le bouche-à-bouche – ou referral – est un excellent moyen de convertir facilement un prospect, autant il peut être dévastateur.

5 – Vous ne perdrez pas (plus) 89 % de vos nouveaux visiteurs

Attirer des prospects sur son site web est difficile.

Les faire rester jusqu’à les convertir l’est encore plus.

Surtout lorsque l’on sait que 89 % des consommateurs déserteront vos interfaces s’ils vivent une mauvaise expérience 😭.

Qu’est-ce que l’audit UX ?

Maintenant que vous êtes convaincu·e de l’importance de l’UX expérience, reste plus qu’à répondre à la question : qu’est-ce que l’audit UX ?

Un audit UX est une analyse de l’expérience utilisateur qui repose sur 2 briques essentielles :

  • L’analyse de l’ergonomie de vos interfaces ;
  • L’analyse comportementale de vos utilisateurs.

À la fin de l’audit UX UI, vous connaîtrez :

  • les points de friction qui empêchent vos utilisateurs de vivre un parcours fluide (en plus d’éloigner leurs CB de vos formulaires d’achats) ;
  • leurs besoins réels (besoins ≠ d’envies) ;
  • comment optimiser vos processus d’onboarding ;
  • comment améliorer vos KPIs business et la performance de votre plateforme ;
  • enfin, vous découvrirez comment améliorer vos taux de conversion.

Sans transition, voici 9 étapes pour mener l’audit UX de vos plateformes numériques.

9 étapes pour mener son audit UX

En suivant ces quelques instructions, vous devriez réussir sans grand mal à faire un audit rapide de vos interfaces.

Let’s go.

1 –  Définissez l’objectif de l’audit et les KPI à monitorer

Est-ce que vous allez auditer une caractéristique de votre app ? Une interface ? Un parcours utilisateur ? Ou alors tout votre système ?

Faire un audit UX demande énormément de temps (en plus d’avoir un coût non négligeable).

Par conséquent, si votre site web contient beaucoup d’interfaces et de fonctionnalités, vous allez devoir choisir.

Armez-vous d’un stylo et d’une feuille et répondez aux trois questions suivantes :

  • Quelles fonctionnalités vais-je auditer ?
  • Quelle(s) métrique(s) business, je souhaite améliorer : CTR ? Nombre de leads ? Nombre de nouveaux clients ? Valeur moyenne d’un panier ? La lifetime value ? Taux de rétention d’un segment utilisateur précis ?
  • Enfin, quelles KPI vous allez monitorer pour atteindre votre objectif ?

Concernant les KPI, voici une liste non exhaustive que vous pouvez utiliser :

  • le taux de rebond ;
  • la durée des sessions utilisateurs ;
  • le taux d’abandon de panier ;
  • le trafic par page ;
  • le nombre de clics de rage (c-a-d les clics répétés sur un élément graphique en une courte période de temps – c’est un symptôme typique d’un bug, d’une erreur JavaScript ou d’un point de friction qui énerve votre internaute) ;
  • les micros conversions.

Après ça, vous n’avez plus qu’à mettre les membres de votre équipe dans le bain. Typiquement, voici les profils dont vous aurez besoin :

  • 1 UX designer, qui va déceler les pains points et les points de friction pour proposer des solutions fluides ;
  • 1 ou plusieurs développeurs pour mettre en œuvre les recommandations de l’audit ;
  • Les membres de votre support client, car c’est chez eux que vos clients parlent de ce qu’ils n’apprécient pas dans vos services ;
  • 1 product manager qui va vous apporter des insights pertinents grâce à sa connaissance de vos clients, des objectifs du produit et de sa vision créatrice.

Même si ça peut sembler tentant de le faire tout seul, souvenez-vous d’une chose : vous n’êtes pas du tout objectif.

Car après tout, c’est votre produit, vous avez assisté à sa conception et y êtes émotionnellement lié. Avoir les visions d’autres personnes pour vous recadrer est donc impératif.

Une fois que c’est prêt, vous êtes prêt pour la prochaine étape.

2 – (Re)faites une recherche utilisateur et créer vos personas utilisateurs

Citation Jakob Nielsen
Citation Jakob Nielsen

Là, vous vous dites peut-être que vous connaissez déjà parfaitement vos personas marketing. Et donc faire une recherche sur eux est inutile.

Erreur.

Parce qu’il ne s’agit pas de vos buyer persona. Mais de vos personas utilisateurs.

Là où un persona marketing se focalise sur l’acheteur, le persona en UX design est orienté sur les comportements et les biais cognitifs de l’utilisateur (pas de l’acheteur).

user persona (source dribbble.com)
user persona (source dribbble.com)

Voici 4 éléments essentiels de vos personas UX :

  • son objectif : qu’est-ce que votre persona désire obtenir en utilisant votre produit ?
  • sa motivation : Pourquoi est-ce qu’il veut atteindre cet objectif en particulier ?
  • son approche : comment est-ce qu’il compte atteindre leur objectif ?
  • Sa frustration : qu’est-ce qui l’empêche d’atteindre son objectif ?

Sans ces informations, vos designers auront du mal à concevoir des cartes d’empathie et des experiences map. Autrement dit, ils n’arriveront pas à créer des parcours qui vont déclencher des émotions chez vos utilisateurs.

Pour créer vos personas UX, voici les étapes à suivre :

  • faites des hypothèses sur vos utilisateurs : qui sont-ils ? Comment se comportent-ils face à vos interfaces ?
  • sélectionnez un panel d’utilisateurs et faites leur passer des entretiens un à un ;
  • effectuez des tests utilisateurs et recueillez les feedbacks ;
  • affinez vos hypothèses en vous basant sur vos données utilisateur : grâce à des outils marketing comme Google Analytics, Kissmetrics, Crazy Egg, etc. ;
  • enfin, n’hésitez pas à espionner vos concurrents pour analyser leur expérience utilisateur.

Point important pour la suite : connectez au moins un outil d’UX à votre logiciel. C’est capital pour la suite.

Une fois que c’est prêt, passons à la prochaine étape.

3 – Identifiez les chemins suivis par vos utilisateurs

Expérience utilisateur vs les parcours conçus
Expérience utilisateur vs les parcours conçus

Si vous avez déjà conçu une app, vous vous reconnaîtrez sûrement dans cette image.

Supposez que vous conceviez un processus de checkout pour un site e-commerce. Vous faites les hypothèses suivantes :

  • l’utilisateur parcourt vos fiches produits ;
  • sélectionne quelques items puis les mets dans son panier ;
  • ensuite, il rentre ses informations de paiements ;
  • puis son mode de livraison préféré ;
  • après quoi, il prévisualise sa commande ;
  • et il paie.

Voilà.

Ça vous semble logique et vous vous dites que vos clients suivront (logiquement) ce processus.

Sauf que, plot twist, certains vont créer des itinéraires non-prévus.

Par exemple :

  • après avoir mis des articles dans son panier, l’utilisateur décide finalement de les retirer ;
  • au moment de rentrer ses informations de paiement, beaucoup d’utilisateurs quittent votre site web sans raison ;
  • ou encore il s’arrête pendant qu’il remplit ses coordonnées.

Bref, rien, absolument rien, ne vous garantit que les utilisateurs de vos plateformes vont suivre les chemins que vous avez créés.

D’où l’importance de confronter vos hypothèses avec des données réelles.

Et c’est là qu’entre en jeu Google Analytics.

Grâce à lui, vous obtiendrez des insights inestimables pour approfondir votre compréhension de vos utilisateurs :

  • le taux de rebond par page spécifique ;
  • la heatmap (carte montrant comment les internautes naviguent sur vos interfaces) ;
  • les périphériques via lesquels les internautes accèdent à vos contenus ;
  • les chemins utilisateurs (regardez dans l’onglet « Navigation summary ») ;
  • la durée de chaque session ;
  • le suivi des évènements (ex : télécharger un PDF, regarder une vidéo, cliquer sur un lien, et bien d’autres micro-conversions).

Et cette liste est loin d’être exhaustive.

Alors un conseil : foncez rapidement sur vos rapports Google Analytics.

4 – Evaluez votre réputation en ligne

À ce niveau, vous avez une meilleure connaissance de vos utilisateurs.

Et si vous sortiez un peu la tête de votre site web ?

Car oui, l’expérience utilisateur de vos clients débute bien avant qu’ils ne commencent à utiliser vos produits.

Tous les points de contacts situés en amont – réseaux sociaux, publicités, Google Ads, contenu marketing, etc. – doivent aussi être vérifiés.

Pourquoi ? Parce que vos consommateurs n’interagissent pas qu’avec les features de vos produits, mais avec l’histoire que votre marque raconte.

Citation Seth Godin
Citation Seth Godin

Si l’histoire racontée par votre marque est incohérente ou ne correspond pas aux croyances de votre utilisateur… votre UX et vos ventes vont en prendre un coup.

Non pas qu’elle soit mauvaise, non.

Seulement, vos prospects vont être frappés de dissonance cognitive.

Concrètement, votre site web ne fonctionnera pas comme ils pensent qu’il doit fonctionner.

Cette situation finit par créer une tension dans l’esprit du client qui va choisir de s’évader de vos plateformes.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce sujet, lisez cet excellent article de Benoît Vermersch consacré à l’impact de la dissonance cognitive dans le retail.

Pour en revenir à nos moutons à notre audit UX, voici les points à vérifier :

  • l’image de marque renvoyée par vos réseaux sociaux est identique sur tous vos supports de communication (site web inclut) ;
  • les informations disponibles ailleurs sur le web correspondent à celles présentes sur vos plateformes ;
  • votre communication est cohérente avec vos avis clients.

Maintenant, revenons sur votre site internet.

5 – Vérifiez vos critères Core Web Vital

Lancés en 2021 par Google, les Core Web Vitals, ou Signaux Web Essentiels dans la langue de Molière, sont les indicateurs de la qualité de l’UX proposée par une plateforme selon Google.

En testant l’URL d’une de vos pages web sur l’outil Google pagespeed Insights, vous obtiendrez 3 métriques :

  • Largest Contentful Paint (LCP) ;
  • First Input Delay (FID) ;
  • Cumulative Layout Shift (CLS).

A chaque métrique, vous verrez une couleur associée :

  • Vert = parfait ;
  • Orange = à améliorer ;
  • Rouge = convoquez votre développeur/SEO tout de suite !

Il existe une méthode ultra-simple pour améliorer vos scores Page Experience : créer un site web minimaliste 😊

Allez, voyons les plus en détails.

Le Largest Contentful Paint

Ce critère mesure la vitesse de chargement de vos pages. Pour obtenir une excellente note, l’élément le plus volumineux de votre page doit se charger en moins de 2.5 secondes.

Le LCP est majoritairement impacté par trois types d’éléments :

  • Une vidéo auto-hébergée sur vos serveurs ;
  • Une très grande image/infographie ;
  • Voire un paragraphe de texte vraiment très grand.

Si vous souhaitez améliorer votre score LCP, jetez un œil à ce billet de Hostinger.

Le First Input Delay

Pour Google, vous devez être plus rapide que votre ombre vos internautes, point.

Le FID mesure le temps de réponse de votre page suite à une action de l’utilisateur.

Si votre site met 100 millisecondes ou moins à réagir, alors c’est OK.

Par contre, s’il dépasse les 300 millisecondes, votre voyant FID sera rouge.

Semjuice a rédigé un excellent billet sur comment améliorer votre score FID.

Le Cumulative Layout Shift Delay

De tous les indicateurs de l’algorithme Page Experience, le CLS est le seul qui ne se mesure pas en temps.

Et c’est aussi celui qui vise le plus vos pop-ups, formulaires et autres publicités invasives gâchant l’expérience utilisateur.

Son objectif : que votre page reste stable du début du chargement jusqu’à la fin.

Pour le mesurer, Google s’appuie sur une formule mathématique :

Layout shift score = impact fraction * distance fraction

Si vous souhaitez en apprendre plus, faites un tour sur cet article de fasterize.com.

6 – Vérifiez que la navigation est fluide, intuitive et mobile-friendly

Sachant que la plupart des internautes sont des mobinautes, devinez quel est le meilleur moyen de pourrir leur expérience utilisateur ?

Avoir un site web non-responsive design.

Graphic design non responsive
Graphic design non responsive (source : marketoonist.com)

À leurs yeux, un contenu qui ne s’affiche pas correctement est une vraie incitation à passer chez vos concurrents.

L’usabilité sur smartphone est différente de celles sur PC. On n’interagit pas de la même manière sur desktop qu’avec un smartphone. Et ça se ressent dans vos parcours UX.

Usabilité mobile (source denisaweb3 )
Usabilité mobile (source : denisaweb3 )

Si vous voulez vraiment énerver vos consommateurs et faire couler vos ventes, vous pouvez faire pire :

  • rendez votre site non-ergonomique ;
  • créez des parcours de navigation totalement contre-intuitifs ;
  • négligez la mise en forme de vos contenus afin de les rendre désagréables à lire.

Vous l’avez compris, à cette étape, vous devez vérifier tous ces éléments.

7 – Examiner vos éléments graphiques et vos éléments de branding

Oui, l’UX passe aussi par les éléments visuels de vos interfaces utilisateur.

La typographie, les palettes de couleurs, le style graphique, le ton, les émotions générées par vos icônes… tout y passe.

Bon, commençons par la base : faites plaisir aux yeux de vos lecteurs en respectant les 10 commandements d’un bon design (selon la légende Dieter Ram).

Ensuite, voici quelques éléments sur lesquels vous devez être particulièrement attentif :

  • la cohérence ;
  • l’accessibilité de l’information ;
  • l’esthétique de votre UI design.

Voyons-les en profondeur tout de suite.

1 – La cohérence

J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : vous n’êtes pas le seul sur votre marché.

Ah, vous le saviez déjà ?

Par contre, avez-vous anticipé que cela signifie que vos prospects s’attendent à ce que votre logiciel fonctionne d’une certaine manière.

Oui, je parle des standards.

 

Interface d'Adobe Photoshop
Interface d’Adobe Photoshop
Interface de The GIMP
Interface de The GIMP

Remarquez à quel point les interfaces d’Adobe Photoshop et celles de son concurrent The GIMP se ressemblent.

Ainsi, un designer sait à peu près quel bouton donne accès à quelle fonctionnalité, peu importe l’outil.

En plus de respecter les standards graphiques et fonctionnels de votre industrie, vous devez aussi veiller à la cohérence entre vos pages.

Cohérence graphique (toutes vos pages doivent suivre la même charte graphique et avoir les mêmes schémas de couleurs) et cohérence fonctionnelle (les mêmes éléments de l’UI doivent avoir les mêmes fonctions sur toutes vos interfaces).

Garantir la cohérence au sein de votre site web a deux avantages :

  • faciliter la prise en main de votre logiciel par les nouveaux utilisateurs et ceux qui sont déjà habitués à une solution concurrente ;
  • diminuer le risque que l’utilisateur soit perdu ou frustré.

Si vous souhaitez apprendre comment garantir la cohérence de vos éléments d’UI UX design, lisez cet article.

2 – L’accessibilité de l’information

Comme dit plus haut, vos contenus doivent être parfaitement lisibles, aussi bien sur PC, tablettes et smartphones.

J'aime comment votre site web est impossible à lire sur mon smartphone
J’aime comment votre site web est impossible à lire sur mon smartphone

Voici les points à surveiller :

  • La taille de la police ;
  • Le contraste entre la couleur des textes et leurs arrière-plans ;
  • L’espace entre les paragraphes ;
  • La position des informations importantes.

3 – Est-ce que votre site transmet visuellement l’émotion que vous souhaitez ?

Votre image de marque et votre communication racontent une histoire à laquelle vos consommateurs décident de croire.

Mais pour qu’ils y croient, il faut que tous les éléments forment un tout cohérent.

Ok, jusque-là, c’est théorique et un peu philosophique.

Alors, on va prendre un exemple concret.

Imaginez un peu le site de votre banque classique aux couleurs joyeuses de McDonald’s. Bizarre n’est-ce pas ?

Clairement, vos attentes (fiabilité, expertise, confiance) ne matcheraient pas avec les émotions renvoyées par McDo (joie, fun, venez comme vous êtes).

Et qu’est-ce que vous allez faire ? Vous irez voir ailleurs.

C’est exactement la même chose avec vos prospects.

Si les visuels de votre plateforme ne correspondent pas à leurs attentes et à l’image qu’ils ont de votre marque… vous connaissez la suite.

8 – Examinez l’architecture de l’information

Good UX path vs Bad UX path
Good UX path vs Bad UX path

L’architecture de l’information représente la manière avec laquelle votre contenu est agencé.

Ça fait référence aussi bien au maillage interne entre vos différentes pages, qu’à la mise en page de chaque interface.

Ici, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : vérifier que les informations de votre site soient présentées de manière claire, logique et facilement compréhensible.

Et si vous voulez aller encore plus loin, appliquez les lois UX suivantes :

  • La loi de Hick : plus le nombre de choix augmente, plus le temps de décision de l’utilisateur s’allonge et au final il ne fait rien. En conséquence, limitez toujours le nombre de choix par interface ;
  • La loi de Miller : l’être humain ne peut pas garder en mémoire plus de 5 ou 7 éléments. Ainsi, mettez toujours les éléments importants au début et à la fin de vos listes, jamais au milieu.

Vous pouvez aller encore plus loin grâce à ce petit guide sur les 32 lois essentielles de l’UX design.

9 – Optimisez votre SAV

Petit bonus pour la fin : auditez aussi votre service après-vente.

En effet, une grande partie des émotions dont vos clients se souviendront viendra de leurs interactions avec votre SAV.

Ainsi, lorsque vous auditez votre site, posez-vous les questions suivantes :

  • Est-ce que la FAQ est bien visible ? Et mes CGV ? Mes mentions légales ?
  • Est-ce qu’il y a des options de prises de contacts ? Sont-elles facilement accessibles ?

Pour aller plus loin : analysez votre site selon les heuristiques

En appliquant la méthode détaillée plus haut, vous obtiendrez un aperçu rapide de la bonne santé UX de votre site web.

Après quoi, vous pouvez souhaiter aller plus loin et obtenir des insights encore plus pertinents.

Et c’est là qu’entrent en jeu les heuristiques d’utilisabilité.

Les heuristiques sont des principes servants à évaluer les interfaces utilisateur. Elles sont un peu les boussoles des UX designer.

Voici les plus connues :

Maintenant que vous êtes armé de toutes les connaissances nécessaires pour auditer l’UX de votre site web, vous n’avez plus qu’une chose à faire : passer à l’action.

Et si vous souhaitez discuter de votre projet UX, l’oreille attentive de notre chef de projet informatique est là pour vous 😊