Finance : 7 tendances à garder à l’œil en 2024

2024 s’annonce comme une année marquante pour le secteur de la finance.

De l’IA qui s’immisce jusqu’au processus de décision en passant par l’émergence de nouveaux modes de paiement, on vous résume toutes les tendances à venir dans cet article.

1 – IA + Automatisation : les nouvelles poules aux œufs d’or des départements finance

Parler de 2023 sans mentionner le mot « IA » est impossible.

Et le secteur de la finance n’échappe pas à cette règle.

L’intelligence artificielle générative : incontournable voire indispensable

Dans le rapport 2024 : Anticipating Tomorrow’s Trends, de AvidXchange, 96 % des leaders et cadres interrogés – tous issus des métiers de la finance – ont déclaré utiliser l’IA ou être intéressé.

Alors comment est-ce que les services financiers tirent profit des modèles de langage ? Voici comment :

  • 67 % des sondés l’utilisent pour gérer la relation-client, via des chatbots notamment ;
  • 64 % l’utilisent pour l’analyse financière, en particulier pour la détection des fraudes ;
  • 64 % pour la gestion des risques financiers ;
  • 57 % pour la gestion d’actifs de leurs portefeuilles et ceux de leurs clients – fonds d’investissement compris ;
  • 52 % pour l’automatisation et la digitalisation de certaines tâches (on en parle plus bas).

Seuls 12 % des répondants sont hésitants à l’idée de confier les clés de leurs entreprises à des IA. Les raisons : l’incompréhension autour des enjeux liés à l’IA, à ses contraintes réglementaires ainsi que des risques de sécurité.

Justement, la sécurité.

En 2023, quelques mois après le lancement de Chat-GPT, plusieurs établissements financiers l’ont banni de leurs locaux. JP Morgan Chase en est le meilleur exemple.

La raison étant que les IA se nourrissent des données qu’on leur fournit, peuvent les reproduire et sont souvent biaisées. Pas difficile de comprendre pourquoi le secteur bancaire ne souhaite pas lui confier ses secrets.

Pour éviter ce problème, vous avez 2 solutions :

  • entraîner et ajuster un modèle de langage uniquement sur vos données pour pouvoir le contrôler ;
  • former vos employés.

Vous l’avez compris, mais ces deux éléments s’emboîtent parfaitement. Par ailleurs, 49 % des leaders offrent des formations à leurs personnels financiers et 28 % offrent des programmes de mentorats. Selon le rapport de AvidXchange cité plus haut.

Sans transition, passons à l’automatisation.

Automatisation : Big data + IA = + de productivité

L’automatisation est définitivement ancrée dans le secteur de la finance.

Toute tâche à faible valeur ajoutée et qui ne nécessite pas une supervision humaine va être automatisée au maximum.

Cette stratégie à trois avantages pour les acteurs du secteur financier :

  • une plus grande efficacité opérationnelle ;
  • la réduction des coûts des opérations ;
  • l’optimisation de l’expérience client.

Deux secteurs sont déjà impactés par cette tendance : la gestion des clients et la gestion des dettes.

Voici quelques domaines de la gestion des clients :

  • l’enregistrement complet ;
  • la génération de leads ;
  • la personnalisation des produits, de l’offre et de l’expérience client ;
  • l’accès aux détails des produits (relevés, comptes bancaires).

Du côté des dettes, voici quelques tâches qui vont être automatisées :

  • le crédit scoring ;
  • la sécurité avec une protection anti-fraude en temps réel 24/24 ;
  • la gestion des accords de remboursement ou de paiement d’un prêt.

Maintenant, passons au prochain point.

2 – Les paiements en temps réel sont de plus en plus demandés

Comment assurer le besoin en fonds de roulement de sa boite ?

Cette question hante le quotidien des PME et des petits entrepreneurs constamment. En effet, lorsque vous payez un fournisseur/client via un virement bancaire, il va attendre plusieurs jours pour recevoir vos € dans sa trésorerie.

Et pour beaucoup de structures, ce délai est un vrai calvaire, en plus de rendre les prévisions financières difficiles.

Raison pour laquelle un mode de paiement fait de plus en plus fureur : le virement instantané, ou RTP pour real-time payments.

Schéma de fonctionnement des paiements en temps réel RTP
Schéma de fonctionnement des paiements en temps réel RTP

Grâce à ce mode de paiement, les entreprises bénéficient de plusieurs avantages :

  • de meilleures capacités pour établir leurs prévisions financières ;
  • de la liquidité en permanence ;
  • la réduction de la paperasserie pour les paiements transfrontaliers.

Ce système a été introduit en France depuis 2018, mais il souffre de 2 gros problèmes : ses frais de transaction sont plus élevés que ceux d’un virement bancaire classique ; toutes les banques ne le proposent pas.

Raison pour laquelle le 7 novembre 2023, le Parlement européen a ratifié une proposition sur les paiements instantanés. Voici ses 2 points forts qui vont impacter 2024 :

  • les fournisseurs de services de paiement qui offrent des transferts en euro seront obligés d’offrir l’envoi et la réception de paiements instantanés dans la monnaie européenne ;
  • les frais ne devront pas être plus élevés que ceux des virements bancaires classiques.

Bien sûr, la contrainte des 10 secondes maximums devra toujours être respectée.

Par ailleurs, si vous offrez vos services sur la terre de l’oncle Sam ou avez des fournisseurs états-uniens, sachez qu’ils adorent ce mode de paiement. Et ça devrait continuer en 2024.

modes de paiements les plus utilisés en 2023 (source AvidXchange)
modes de paiements les plus utilisés en 2023 (source AvidXchange)

3 – Buy Now, Pay Later et paiements embarqués : les prochaines normes du e-commerce

Si vous êtes e-commerçant, impossible que vous n’ayez pas vu passer ces deux phénomènes : les paiements embarqués et le mode de paiement Buy Now Pay Later, ou BNPL.

Les paiements embarqués, un must pour une UX réussie

Grâce aux paiements embarqués, fini les paiements qui éjectaient – littéralement – vos consommateurs de vos plateformes. Désormais, ils n’ont qu’à toucher un seul bouton et ils peuvent achever le paiement de vos produits et services tout sans sortir de votre écosystème.

En tant que vendeur, ça vous apporte plusieurs avantages :

  • l’expérience utilisateur de vos plateformes est fluidifiée ;
  • les frictions causées par les temps de chargement disparaissent ;
  • vos ventes augmentent, car les internautes n’ont plus à devoir retaper constamment leurs coordonnées de paiement ;
  • une baisse drastique du nombre de paniers abandonnés ;
  • l’augmentation de la valeur des paniers moyens de 30 à 50 % ;
  • vous vous retrouvez assis sur des montagnes de données collectées automatiquement durant tout le pipeline d’achat (parfait pour améliorer vos tunnels de vente).

Selon le rapport 2024 Commerce and Payment Trends Report de Global Payment, ce marché devrait atteindre 138 milliards de dollars en 2026.

Buy Now, Pay Later, ou comment convaincre des millenials et des gen Z d’acheter (chez vous)

Étaler le paiement en plusieurs tranches a toujours été une méthode incitative pour pousser vos clients à dépenser plus.

Raison pour laquelle des moyens de paiement comme « payer 3 fois sans frais » pullulent sur les sites d’e-commerce.

Mais une autre méthode de paiement gagne en popularité : le Buy Now Pay Later, ou BNPL.

Son principe est simple : le consommateur achète le produit, mais ne le paie pas à l’instant. À la place, il obtient un crédit sans intérêt et qui n’affecte (généralement) pas son score de crédit auprès de sa banque.

Voici comment ça se passe plus en détail :

  • lors de l’achat, le client sélectionne le BNPL comme solution de paiement ;
  • si sa demande est acceptée, il verse un acompte d’environ 25 % de la valeur de l’achat ;
  • le fournisseur de paiement quant à lui verse la totalité de la somme au e-commerçant ;
  • le client paie ensuite ses mensualités selon un calendrier prédéfini.

En soi, le BNPL n’est pas nouveau, il existait déjà dans les années 2000. Mais depuis 2020, 5 éléments en ont fait l’un des choix préférés des Européens quand il s’agit de passer à la caisse :

  • Le covid-19 ;
  • l’inflation galopante ;
  • la crise du logement en France qui fait exploser les dépenses d’habitations et réduit le reste à vivre des français ;
  • la guerre en Ukraine qui fait bondir les prix de l’énergie et l’alimentation ;
  • plus récemment, la hausse des taux directeurs de la BCE jusqu’au deuxième semestre 2024.

Bref, les consommateurs européens éprouvent de plus en plus de difficultés à maintenir leur train de vie. Par conséquent, ils apprécient le fait de pouvoir différer leurs paiements.

Côté statistiques, Juniper Research estime que ce mode de paiement devrait représenter 25 % des transactions du e-commerce mondial. Contre à peine 9 % en 2021

Et si vous êtes encore sceptique à l’idée d’adopter ce mode de paiement, sachez que 8 français sur 10 retourneront sur le site web où ils effectuent un achat avec paiement différé.

4 – Cybermenaces + IA deviendront de vrais fléaux pour les acteurs de la finance (plus qu’en 2023)

hacker dans le système bancaire
hacker dans le système bancaire

Automation + IA = productivité.

C’est vrai pour vos équipes… Et ça l’est tout autant pour les hackers.

2023 a été l’année des records (négatifs) pour la cybersécurité des entreprises américaines. Fin septembre, 2116 violations de données ont été recensées par Fast Company. Pour vous faire une idée, 2021, souvent décrite comme l’année avec le plus d’attaques, ne comptait « que » 1862 attaques recensées.

Enfin, 60% des répondants de l’étude d’AvidXchange ont reconnu avoir été victimes de tentatives de phishing en 2023.

Et les prévisions ne sont pas optimistes : les cyberpirates renforceront leur potentiel de nuisance en 2024.

Sauf qu’avec l’essor des intelligences artificielles, ils développent de nouvelles méthodes d’ingénierie pour exploiter les failles de vos systèmes informatiques :

  • le deep voice, ou clonage de voix qui permet de reproduire la voix d’une personne ;
  • le deepfake, qui fait de même, mais avec les vidéos ;
  • le spearfishing, qui combine les 2 techniques précédentes avec des IA génératives.

À ces techniques, n’oubliez pas d’ajouter les techniques de phishing avancées.

Bref, les DSI et les experts de la cybersécurité auront du fil à retordre cette année.

Heureusement, la plupart des professionnels de la finance l’ont compris. Ainsi, 29 % d’entre eux ont fait de la protection des données et de la transformation digitale leur priorité, selon le rapport d’AvidXchange.

5 – Le secteur de la finance raffole du télétravail… mais ne sait pas encore l’utiliser en 2024

Avec l’essor du télétravail, les départements finance ont embrassé la tendance :

  • 40 % ont un modèle hybride avec 3 à 4 jours dans le bureau par semaine ;
  • 25 % ont un modèle hybride avec 1 à 2 jours de bureau par semaine ;
  • 20 % sont au bureau 5 jours par semaine ;
  • 15 % travaillent à distance 5 jours par semaine (source : AvidXchange).

Seules 15 % des sondés continuent à exiger que leurs employés viennent du lundi au vendredi. Pour justifier ce choix, 27 % affirment le faire pour améliorer la collaboration entre les membres de l’équipe ; 25 % pour recruter et conserver des talents ; et 24 % pour des questions de productivité.

Parmi les sondés, 29 % des travailleurs à distance ou en hybride ont avoué avoir du mal avec le télétravail. La raison : des problèmes de matériels et la difficulté à utiliser les logiciels basés sur le cloud.

Clairement, la plupart d’entre eux manquent de maîtrise sur le travail à distance et les technologies collaboratives.

6 – Les Fintechs françaises revoient leurs modèles de financement, délaissent l’internationalisation et consolident leur marché

Depuis quelques années, les fintechs tricolores, fers de lance de la startup nation, misaient beaucoup sur l’internationalisation.

La logique était simple : conquérir le plus de marché le plus rapidement possible pour limiter la concurrence.

Cette doctrine reposait sur un élément fondamental : l’injection constante de nouveaux capitaux de la part des investisseurs.

Et je vous laisse juger par vous-même pourquoi l’ère 2020-2025 s’annonce mal pour les partisans de cette idéologie. Regardez ce graphique de l’institut France Fintech datant de septembre 2023.

Evolution des levées de fonds des fintech françaises (source France Fintech 2023)
Evolution des levées de fonds des fintech françaises (source France Fintech 2023)

Vous avez remarqué ? Les montants levés par les fintechs françaises chutent considérablement après 2022.

Et il y a peu d’espoir que ça reprenne dès l’année prochaine.

Selon ING, la stagnation économique va faire son nid en Europe au moins jusqu’au début du deuxième semestre 2024. Et si certains économistes crient à une future récession dans la zone Euro, Bruxelles se montre plus prudente. Néanmoins, la Commission Européenne a abaissé ses prévisions de croissance de 0.1% pour 2024.

Cerise sur le gâteau : le secteur privé européen a connu sa plus grande contraction jamais enregistrée en 10 ans, si l’on ne compte pas la période covid-19.

Bref, il n’est plus question d’hypercroissance dopée par des capitaux infinis et des taux d’intérêts ridiculement bas. L’heure est à la consolidation des marchés et au recentrage des activités si nécessaire.

Concrètement, ça se matérialise par la multiplication des partenariats et des fusions acquisitions avec des acteurs institutionnels ou des grands groupes. Selon le baromètre Fintech 100, 83 % des fintechs françaises en ont fait au moins au cours de l’année :

  • 51 % avec des banques ;
  • 33 % avec de grands groupes ;
  • 31 % avec des compagnies d’assurance ;
  • 28 % avec des startups.

Si voulez en apprendre plus sur les perspectives des fintechs 🇫🇷, FranceFintech en a fait un excellent résumé.

7 – Banking as a Service BaaS : le mobile banking ne sera plus une option pour les banques

L’avenir des services bancaires est résolument digital.

Ainsi, en 2024, on s’attend à 3,6 milliards d’utilisateurs des banques digitales dans le monde.

Ce qui est intéressant avec cette tendance, c’est que l’on devrait assister à plus d’ouvertures des API (Application Programming Interface) des banques traditionnelles. Grâce à cela, il sera plus simple de pouvoir développer des services ou des applications tierces ayant accès aux données bancaires des clients.

Santé & technologie : 7 tendances clés qui vont marquer 2024

À quoi ressemblera le secteur de la santé en 2024 ?

Si vous souhaitez rester compétitif, vous devez vous surveiller de près les tendances émergentes de la santé.

Et justement, c’est l’objectif de cet article.

Sans plus tarder, voici les 7 tendances clés qui reviennent dans les prévisions des géants du secteur pour 2024.

1 – L’IA sera partout (vraiment)

Est-ce que vous connaissez ChatGPT ?

À part si vous vivez dans une grotte isolée, vous avez sûrement entendu parler de l’intelligence artificielle d’Open AI.

Eh bien, sachez que même vous qui exercez dans la santé, allez être impacté par ChatGPT et ses sœurs IA.

Selon un rapport de Markets and Markets, le marché de l’IA dans le secteur médical va atteindre la barre des 102.7 milliards de dollars en 2028 – contre 14.6 milliards en 2023.

Mais pourquoi est-ce que les hôpitaux et autres organismes de soins lorgnent sur ces IA médicales ? La réponse tient en un mot : efficacité.

Rendons ça moins abstrait, voulez-vous ? Voici 3 applications concrètes des IA médicales qui feront fureur en 2024.

1 – les robots chirurgicaux

Lorsqu’ils performent des actes médicaux, les chirurgiens ont plusieurs problèmes :

  • ils doivent constamment surveiller les paramètres vitaux du patient ;
  • ils doivent rester concentrés pour ne pas abîmer un nerf ou un tissu mou ;
  • leurs gestes doivent être… chirurgicaux, sans mauvais jeu de mots.

En conséquence, certaines opérations ne peuvent être réalisées que par quelques praticiens expérimentés.

Et c’est là qu’entre en jeu les robots chirurgicaux.

Les robots chirurgicaux sont voués à devenir les assistants des pratiquants lors d’opérations complexes. Plus précis, capables de tourner leurs scalpels dans tous les sens et résistant à la fatigue.

Pour vous faire une idée de leur capacité, la première opération du retrait d’un cancer du côlon réalisée par un robot chirurgical a été documentée par The Guardian.

2 – la réduction des coûts de développement de nouvelles molécules

microscope recherche et développement
microscope recherche et développement

Développer de nouvelles molécules est loin d’être aisé.

Il faut trouver de nouvelles combinaisons de protéines.

Leur faire subir une batterie de tests. Déterminer leurs effets. Vérifier les effets secondaires, etc.

Bref, la recherche de médicament est longue, coûteuse et parfois n’aboutit pas au résultat escompté.

Heureusement pour les entreprises pharmaceutiques, l’IA va grandement faire baisser le coût de la recherche et du développement de nouvelles molécules.

En effet, grâce aux intelligences artificielles et au big data, les bases de données sur les effets des molécules sur le corps humain abondent. De là à entraîner des modèles de machine learning sur ces ensembles de données, il n’y avait qu’un pas.

Pas que Google a franchi avec son algorithme Google Alpha Missense.

Paru en septembre 2023, il s’agit d’une intelligence artificielle qui recherche les mutations dangereuses dites faux sens présentes dans le code génétique. Ensuite, l’outil leur attribue un score qui dénote la capacité de chaque mutation à créer des maladies génétiques à son porteur.

En tout, ce sont 71 millions de mutations génétiques qui ont été examinées par ce pharmacien numérique. Ses résultats sont disponibles ici.

Bien sûr, ce n’est qu’un exemple. Mais ça illustre bien les possibilités d’analyses des protéines, de l’ADN et du génome humain qu’offrent les IA.

3 – La détection et le traitement des maladies rares

Les maladies rares posent deux problèmes majeurs  :

  • elles sont difficiles à détecter ;
  • et tout autant difficiles et onéreuses à soigner.

Raisons pour lesquelles les ingénieurs informatiques planchent sur des moyens de lutter efficacement contre elles.

Et les résultats sont concluants : l’IA permet déjà de détecter 30 fois plus vite, les cancers du sein à partir des mammographies avec une précision de 90 %.

Non seulement, cela permet une meilleure prise en charge du patient, mais ça réduit aussi le nombre de biopsies inutiles.

Dans ce domaine, plusieurs startups tricolores se spécialisent déjà dans l’analyse des imageries médicales via IA. En voici deux :

  • Dreamquark, dont le produit “Dreamup Vision” permet de dépister les rétinopathies diabétiques en se basant sur la reconnaissance des biomarqueurs présents sur les radios d’images du fond de l’œil ;
  • Cardiologs, une autre startup médicale qui développe des algorithmes d’IA capables d’interpréter automatiquement les électrocardiogrammes en temps réel.

Une fois que les maladies ont été détectées, il faut les traiter, et là aussi, l’IA accompagne les spécialistes. Les projets dédiés ont explosés cette année, avec notamment :

  • BERG, une plateforme biotechnologique états-unienne au stade clinique basée sur l’IA et qui aide à la découverte et à la création de vaccin de pointe ;
  • Watson for Oncology d’IBM, qui aide les oncologues à choisir le traitement le plus adapté pour leurs patients. Pour cela, l’IA d’IBM se base sur 3 éléments :
    • les données cliniques ;
    • les recommandations d’experts ;
    • l’analyse des publications scientifiques.

L’UE développe aussi des programmes et politiques de santé basés sur l’IA pour améliorer la qualité de vie des patients. Pendant et après leurs soins de santé.

En voici quelques-uns :

  • QUALITOP (Quality of Life After Cancer ImmunoTherapy), qui est une plateforme pour la prévention personnalisée et la gestion des patients ;
  • ASCAPE (Artificial Intelligence Supporting Cancer Patients), qui vise à créer une infrastructure commune entre les centres de santé et les instituts de recherche, capable d’établir des diagnostics précoces et de prévoir la trajectoire des maladies ;
  • PANCAIM (Pancreatic Cancer AI for Genomics and Personalized Medicine), qui vise à améliorer le choix des traitements médicaux contre le cancer du pancréas.

Vous pouvez trouver la liste de tous les projets de l’UE dans cette catégorie ici.

2 – Le Big Data

certificat covid 19 Union européenne
certificat covid 19 Union européenne

Le big data dans le domaine de la santé n’est pas une nouveauté.

Ça fait au moins une décennie que les services hospitaliers, assurances et autres biotechs l’utilisent au quotidien.

Par contre, la nouveauté ici se trouve dans la manière avec laquelle les leaders des soins de santé vont organiser leurs données : ils vont les décloisonner et adopter des écosystèmes ouverts.

En effet, les anciens systèmes de santé sont organisés en silos : chaque périphérique garde ses propres données qu’il ne partage (parfois) qu’avec ceux de son service – À condition qu’ils soient tous compatibles et de la même marque…

Bref, accéder aux données est un véritable casse-tête pour les soignants qui doivent pouvoir visualiser les informations importantes en quelques secondes. Et c’est aussi un problème pour les organisations qui doivent constamment dé-clusteriser leurs données pour faire des analyses prédictives.

Raison pour laquelle l’une des tendances de 2024 sera de permettre l’accès des données de tous les périphériques médicaux à partir d’une seule interface.

Concrètement, cette organisation des informations présente 3 grands avantages :

  • elle améliore la satisfaction des patients en permettant de déterminer combien de personnels médicaux mettre à son chevet à chaque moment ;
  • le lancement d’alertes instantanées est plus rapide ;
  • elle améliore la planification stratégique des entreprises médicales grâce à l’analyse des données de santé en temps réel.

C’est cette accessibilité accrue aux informations de santé qui permet aux startups biotech de miser à fond sur le big data.

Ainsi, l’américaine Fuzzy Logix a pu analyser les données des patients pour mettre en lumière 742 facteurs à risques d’addiction aux opioïdes. Grâce à cela, les médecins peuvent savoir si le patient en face d’eux va se soigner avec les opiacés ou s’en servir comme drogue.

Meme sur Superman consommant de la drogue avec une arme à feu
Meme sur Superman consommant de la drogue avec une arme à feu

Après, vous aussi, vous pouvez booster votre offre de soins grâce à des solutions cloud clé-en-main :

Attention toutefois à bien prendre en compte le conflit entre le RGPD européen et le Cloud Act américain.

3 – les hôpitaux virtuels ou hôpitaux 2.0 pour les personnes âgées

Combien est-ce que vous dépensez pour faire fonctionner votre structure de santé ?

Non, j’ai mal posé ma question : quel part de votre budget n’EST PAS alloué aux activités de votre cœur de métier ?

Vous ne savez pas ?

La réponse va vous choquer : en moyenne en 2020, 52 % du budget des hôpitaux publics et privés français n’était pas consommé par les frais médicaux et les consommables, équipement inclus.

Imaginez un instant si, d’un claquement de doigt, vous n’aviez plus à supporter toutes ces charges, toutes ces dépenses en infrastructure.

Ça ferait bondir votre CA… et ça existe déjà : ce sont les hôpitaux virtuels.

En effet, grâce à la télémédecine et à l’internet des objets médicaux IoMT, vous n’avez plus besoin d’être proche du patient.

Depuis leurs locaux, vos cliniciens pourront consulter vos patients via une application médicale ; examiner les paramètres grâce aux équipements de santé portables ; poser leurs diagnostics et suivre les patients sur la durée.

Seuls les examens et les actes médicaux nécessiteront de réunir le patient et le praticien.

Mais est-ce que cette idée d’un hôpital virtuel n’est pas juste un délire cyberpunk ou un excès d’enthousiasme dû au boom de l’IA ?

Pas du tout. 68 % des 3000 leaders d’entreprises médicales sondés par Phillips en 2023 pensent que les soins virtuels sont l’avenir de la santé.

Et ça se comprend en analysant 3 éléments :

  • l’évolution de la pyramide des âges dans les pays de l’OCDE ;
  • la répartition géographique des personnes du 3ᵉ âge ;
  • la répartition des richesses par âge.

Voyons ça en détail tout de suite.

1 – la pyramide des âges, l’opportunité du siècle pour le secteur de la santé ?

Pour vous faire une idée du problème, voici la pyramide des âges de la France en 2023 selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE).

Pyramide des âges en France, Insee 2023
Pyramide des âges en France, Insee 2023

Ce graphique de l’INSEE révèle un problème typique des pays développés : le vieillissement de la population. Et plus vous avancez dans le temps, plus ce fléau empire. Voici une projection de l’INSEE pour 2060.

Pyramide des âges 2007 - 2060, Insee
Pyramide des âges 2007 – 2060, Insee

2 – les séniors n’aiment vivre en agglomération

Voici une carte de l’observatoire des territoires de France qui montre la répartition des personnes âgées en 2021.

répartition du niveau de vieillisement de la population française en 2021, Insee
répartition du niveau de vieillisement de la population française en 2021, Insee

Vous avez remarqué ? Les Françaises et Français à la retraite s’éloignent des zones peuplées, et donc des services de santé.

3 – les patients les plus âgées ont plus de ressources financières et sont plus autonomes

Autre statistique qui explique l’enthousiasme des établissements de santé à migrer vers les hôpitaux virtuels : la répartition des richesses dans les ménages selon les âges.

L’Observatoire des Inégalités (de France) les a résumés en 2021 dans ce graphe :

Patrimoine des français selon l'âge des ménages, source Ministère des Solidarités
Patrimoine des français selon l’âge des ménages, source Ministère des Solidarités

Enfin, dernier élément à prendre en compte : les séniors vieillissent mieux, donc sont moins dépendants, et vont logiquement moins en Ehpad.

Selon le ministère des Solidarités, seuls 8 % des plus de 60 ans sont dépendants et l’âge moyen de la perte d’autonomie est de 83 ans.

Ok, ça fait beaucoup de statistiques sur le 3ᵉ âge.

Mais ce sont bien ces statistiques qui poussent les grands groupes de santé à miser sur les hôpitaux virtuels.

Car le vieillissement de la population des pays de l’OCDE va créer un nouveau marché : celui de séniors âgés, autonomes, vivant en zone rural et avec de hauts moyens financiers.

Des personnes qui auront besoin de soins légers, constants, mais qui auront un accès aux soins limité.

Il existe même un terme pour désigner cette nouvelle offre de soins : la silver economy.

Par ailleurs, les hôpitaux virtuels permettent aussi d’accéder à une autre catégorie de patients : ceux à mobilité réduite.

4 – Prévenir les soins via des analyses prédictives : Prévention is The New Black

Jusqu’à présent, la doctrine de soins était plutôt réactive.

Les établissements de santé réagissaient aux cas qui arrivaient avec très peu de prévention et de dépistage.

Grâce au big data et aux équipements médicaux connectés, une nouvelle approche de santé publique émerge : les soins préventifs.

Toujours selon le rapport Future Health Index 2023 de Philips, 39% des professionnels de santé utilisent ou prévoient d’investir dans l’IA. Leur but : prédire comment les patients vont réagir aux différents soins. Chez les radiologues, ce chiffre monte à 48 % et atteint 50 % chez les cardiologues.

Ce changement de pensée permet de résoudre un problème persistant du monde médical : la rotation du personnel.

De plus, la qualité des soins aigus, dans lesquels la vie du patient dépend d’une intervention rapide, est bien meilleure.

5 – L’internet des objets médicaux

Grâce à l’avènement de la 5G et de l’augmentation des bandes passantes, les périphériques médicaux portables se multiplient.

L’internet des Objets Médicaux, IoTM, modifie radicalement la manière avec laquelle tous les acteurs du système de soins interagissent avec les solutions médicales :

  • les patients peuvent accéder à des soins individualisés, des prescriptions et des informations sur leurs pathologies aisément. De plus, ils peuvent aussi suivre leurs paramètres vitaux – rythme cardiaque, pression sanguine, glycémie, etc. – en permanence depuis chez eux ;
  • les compagnies d’assurance et les mutuelles peuvent mieux évaluer les demandes d’assurance-maladie au cas par cas ;
  • les soignants peuvent suivre leurs patients à distance et être alertés en cas de problème instantanément.

Toutefois, attention : si vous vous lancez dans cette voie, vous deviendrez une cible de choix pour les cyberpirates.

Eh oui, les données de santé valent plus cher que les informations bancaires et sont bien moins protégées.

Mais ne stressez pas, on vous a dédié un article sur comment protéger vos données de santé des hackers 😁.

Ce qui nous conduit au point suivant.

6 – les soins personnalisés

Femme enceinte discutant avec un médecin
Femme enceinte discutant avec un médecin

Comment savez-vous qu’une prescription va être efficace sur un patient en particulier ?

Ne riez pas, c’est une question sérieuse : comment le savez-vous ?

Jusqu’à il y a peu, votre seule solution était de faire des suppositions du type : « dans une étude de 20XX, X patients soumis à la molécule Y ont montré Z % d’amélioration, etc. ».

Or, vous et moi le savons, l’efficacité – et le coût – d’un traitement dépendent de plusieurs facteurs :

  • les facteurs environnementaux ;
  • le style de vie ;
  • l’IMC de l’individu ;
  • son génome ;
  • son historique médicamenteuse ;
  • ses taux d’hormones ;
  • ses antécédents familiaux, etc.

Nous pouvons étendre cette liste à l’infini, mais vous voyez le topo.

Les soignants tâtonnent et font des suppositions en se basant sur les informations des carnets numériques et les imageries médicales. Si ça marche tant mieux. Sinon on recommence.

Heureusement, la quantité astronomique de données produite au quotidien va permettre d’améliorer le processus.

Dites bonjour aux soins personnalisés, ou SSP.

Grâce aux données personnelles et aux banques de données publiques, les services hospitaliers peuvent davantage « calibrer » leurs prescriptions. Pour ça, ils peuvent compter sur des algorithmes prédictifs de machine learning qui analysent chaque patient en temps réel durant tout son parcours de soins.

Et pour obtenir les données, ils peuvent s’appuyer sur les dispositifs médicaux portables et domestiques – Apple Watch pour l’échocardiographie, le lecteur de glycémie Diabeloop, le bracelet PKvitality, etc.

Si vous voulez en apprendre plus sur ce sujet, cet article de Forbes est topissime.

7 – la réalité virtuelle & la réalité augmentée

Chirurgien en pleine opération
Chirurgien en pleine opération

Mai 2023.

Une femme est admise en salle d’opération au sein de la Fondation Champalimaud à Lisbonne.

Face à elle, se tient un chirurgien à première vue normal, habillé de la tête au pied comme un chirurgien classique.

Seulement, ses lunettes sont différentes. En fait, il ne porte pas de lunettes, mais un casque de réalité augmentée HoloLens 2.

L’homme, le Dr Gouveia, exécute les ordres d’un certain Dr Rogelio Andrés-Luna… situé à 900 KM au Portugal.

Ce n’est pas une histoire de science-fiction, mais bel et bien un évènement clé de l’histoire de la cancérologie : la première opération chirurgicale réalisée dans le métavers.

Devant les yeux du Dr Gouveia, les informations de la patiente s’affichaient en temps réel tandis qu’il pouvait parfaitement la voir.

Hormis l’exploit de réaliser un acte chirurgical via un réseau 5G et à distance, cette opération a ouvert la porte de la réalité virtuelle dans les blocs opératoires.

La réalité augmentée s’est aussi faite une place dans le cercle médical grâce à une étude de la Harvard Business Review. Celle-ci a démontré que les chirurgiens formés via cette technologie décuplent leurs performances de 230 %.

En effet, grâce à cette technologie, les soignants peuvent s’entraîner dans des situations immersives avant de traiter le malade (le vrai, pas son avatar). D’ailleurs, l’Université de Montréal au Québec inclut un de ces systèmes dans son programme de formation en soins infirmiers.

Aucune branche de la médecine n’échappe à l’engouement pour la réalité augmentée/virtuelle.

Par exemple, l’anesthésie générale. 81.5 % des erreurs d’anesthésie sont dues à une mauvaise interprétation des données, Phillips a développé en octobre 2023, des avatars virtuels pour pallier ce problème.

Un autre domaine séduit par les mondes oniriques du métaverse est la santé mentale. En effet, la réalité virtuelle se prête très bien à l’éducation thérapeutique des patients.

Autre problème, la dégradation du bien-être des patients pendant les phases anxiogènes ou douloureuses. L’association Santelys a eu l’idée de soulager la douleur et le stress de ses patients en les équipant d’un casque de réalité virtuelle Lumeen.

On peut aussi citer les check-ins réalisés à distance grâce aux casques de VR, mais vous avez compris l’essentiel : les casques de VR/AR ont trouvé leurs places dans les hôpitaux.

Comment profiter de la technologie pour prendre une avance sur vos concurrents ?

Jusqu’ici, nous vous avons présenté les 7 tendances technologiques qui bouleverseront la santé en 2024.

Toutefois, cette liste n’est pas exhaustive. Par exemple, on peut aussi y ajouter les jumeaux virtuels qui répliquent le fonctionnement des organes du corps humain, et bien d’autres.

Maintenant, si vous voulez éviter que vos concurrents prennent de l’avance sur vous, on a une solution à vous proposer : intégrez les meilleures technologies qui correspondent à votre offre dans vos services.

Pour ça, rien de plus simple : contactez-nous et on trouvera ensemble comment améliorer votre offre sur votre marché.

C’est gratuit et ça ne vous engage à rien, alors pourquoi hésiter ? C’est par ici.