Google Gemini s’invite en Inde (et s’ouvre enfin à tous)

Mardi 18 juin 2024.

Dans un billet de blog plutôt discret, Google a annoncé le lancement de l’application Gemini (ex Bard) en Inde.

Cette version de Gemini est capable de comprendre neuf langues indiennes en plus de l’anglais :

  • l’hindi ;
  • le bengali ;
  • le gujarati ;
  • Le kannada ;
  • Le malayalam ;
  • le marathi ;
  • Le tamil ;
  • Le telugu ;
  • et l’urdu.

En plus de ça, Google a aussi lancé des versions de l’app pour d’autres pays. Notamment la Turquie, le Sri Lanka, le Pakistan et le Bangladesh.

Dans son annonce, Google mise massivement sur la capacité de son modèle à comprendre les dialectes locaux. Ainsi que sur le fait que Gemini est l’assistant Chatbot avec la plus grande capacité de mémorisation.

Selon Amar Subramanya, vice-président de Google chargé de l’ingénierie de Gemini Experiences : « Avec une fenêtre contextuelle massive d’un million de jetons, Gemini Advanced possède désormais le contexte le plus long de tous les chatbots grand public disponibles dans le monde. Cela lui permet de traiter et de comprendre de grandes quantités d’informations, qu’il s’agisse de longs documents (jusqu’à 1 500 pages) ou d’e-mails, voire d’heures de vidéo et de bases de code étendues dans un avenir proche« .

Côté fonctionnalités, Google Gemini peut analyser :

  • des documents volumineux jusqu’à 1500 pages — soit bien plus que ChatGPT d’OpenAI ;
  • des vidéos de plusieurs heures ;
  • des bases de codes complexes ;
  • interpréter des images en temps réel.

Cerise sur le gâteau : l’IA de Google peut maintenant analyser vos données et vous aider à les visualiser.

Côté utilisateur, le chatbot AI est utilisable via la voix et les textes. Vous pouvez aussi l’invoquer en disant “Hey Google”.

Pour réaliser tout ça, Google a équipé son application Gemini du chatbot AI Gemini 1.0 Pro.

Et contrairement à ce que son nom laisse penser, ce n’est pas la version premium du modèle de langage de Google.

Nope.

C’est Gemini 1.5 pro — le modèle le plus avancé de la firme californienne —  qui fait office de version premium à 19.99 $ par mois.

Gemini est enfin accessible sur tous les périphériques (enfin, presque)

Gemini est disponible depuis le 5 juin en France.

Et si vous avez essayé de l’installer… Il y a de fortes chances que votre téléphone ait été déclaré incompatible.

Pas forcément parce que votre smartphone est vieux. Mais plutôt parce qu’à son arrivée en Europe, Gemini était ultra-sélectif.

Google l’avait configuré pour qu’il ne fonctionne que sur certains modèles de smartphones :

  • Pixel 6 ou + ;
  • Pixel Fold ;
  • Galaxy S22,S23 ou S24 ;
  • Galaxy Z Flip/Fold.

Et heureusement, ça a changé avec son déploiement en Inde.

Pas d’annonce en fanfare, mais plutôt un discret paragraphe tout au fond de l’article annonçant Gemini en Inde.

“Nous lancerons Gemini dans Google Messages en anglais dans un premier temps, sur certains appareils

Certains appareils ?… Oui, mais lesquels ?

C’est en cliquant sur le lien qu’on a la réponse à notre question.

Voici les nouvelles caractéristiques pour utiliser Gemini AI sur son périphérique :

  • Avoir un Android avec au moins 6 GB de RAM ;
  • Avoir 18 ans ou plus ;
  • Utiliser un compte Google personnel et non un compte entreprise ou famille ;
  • S’assurer que l’option “message RCS” est activé (voici comment faire) ;
  • Vérifier que son téléphone supporte l’anglais.

Et c’est tout.

Plus question d’avoir un modèle de smartphone spécifique.

Google veut pousser Gemini AI partout (et remplacer Google Assistant)

Dans la foulée — et sans grande surprise — Google a aussi annoncé vouloir intégrer son modèle de machine learning dans ses applications phares.

Gmail, Google Messages, YouTube… tous auront d’ici peu une petite dose d’apprentissage automatique dans leurs fonctionnalités.

À terme, Google Gemini finira par remplacer totalement Google Assistant.

Comment accéder à Google Gemini ?

Si vous êtes sous Android, c’est simple : téléchargez Google Assistant sur le Google Play Store.

Par contre, si vous êtes sous iPhone, vous allez devoir télécharger l’application Google sur l’App store. Puis ouvrir l’onglet Google Gemini.

Guerre des IA : qui sont les 4 concurrents de ChatGPT ?

Après le succès fulgurant de ChatGPT, propulsé par OpenAI et Microsoft, les autres géants de la tech n’ont pas tardé à réagir.

Déjà, lundi, Google nous tisait sa future IA Google Bard. Mercredi, Baidu et NetEase lui ont emboîté le pas en annonçant leurs IA respectives. Et enfin, jeudi, Alibaba à la CNBC son IA générative maison.

Manifestement, la guerre des IA est lancée, et elle n’est pas près de s’arrêter. Le point sur les (futurs) concurrents de ChatGPT.

1- Google Bard

Google et l’intelligence artificielle, c’est une histoire d’amour de longue date.

Déjà, en 2015, Google rendait public TensorFlow, son outil d’apprentissage automatique. Lors de sa conférence Google I/O de 2021, la firme nous avait proposé LaMDA, son modèle d’IA générative.

 

 

Déjà, nous nous voyions discuter de manière conversationnelle avec notre téléphone, lui poser des questions complexes, avoir des réponses pertinentes générées automatiquement (ça ne vous rappelle rien ?).

Seulement, l’effervescence est vite retombée, Alphabet (la maison mère de Google) préférant une approche plus prudente. Du moins jusqu’à l’arrivée de ChatGPT.

Sentant ses parts de marché et son modèle économique basé sur les publicités menacés, Google a réagi en activant le code rouge en janvier. Pour la firme de Mountain view, l’IA générative est désormais la priorité numéro 1.

Et c’est ainsi que ce lundi 06 février, Google a officialisé (un peu trop tôt ?) son IA : Google Bard.

Vidéo de promotion de Google Bard diffusée sur le blog officiel de Google

Seulement, tout ne s’est pas passé comme prévu…

Google Bard, ou la démo ratée de Google à 100 milliards de dollars

Avant de mentionner le désastre qu’a été la présentation de Google Bard, remettons les choses dans le contexte. En effet, quelques heures plus tôt, Microsoft à surpris les passionnés du web en annonçant intégré une nouvelle version de ChatGPT directement dans Edge et Bing.

Un vrai désastre pour Google dont le principal argument anti-chatGPT était jusque-là que l’IA d’OpenAI ne disposait pas de données récentes.

Par exemple, aux yeux – ou plus exactement, pour les réseaux de neurones – de ChatGPT, Jack Dorsey est encore président de Twitter.

Mais avec ce changement, Google a été obligé de montrer dans la précipitation que lui aussi maîtrisait l’IA. Quitte à négliger l’importance des tests utilisateurs.

Ce qui nous ramène à la Google Keynote tenue à Paris mercredi 08 février 2023.

Les journalistes, investisseurs, experts de la tech et autres passionnés n’attendaient qu’une seule chose : voir Google Bard en direct…

Et ce fut un flop total.

Non seulement, l’essentiel de la communication de Google tournait autour des améliorations de ses produits existants – Search, Map et translate-, mais l’IA s’est montrée décevante.

À la question « Quelles sont les nouvelles découvertes du télescope spatial James Webb dont je peux parler à mon enfant de 9 ans ? », l’IA a répondu : « [Le téléscope] a pris les toutes premières images d’une planète en dehors de notre propre système solaire ».

 

Ce qui est faux. Cet honneur revenant au VLT Yepun en 2004 comme le confirme la Nasa.

Sans surprise, cette erreur monumentale a été répercutée sur le prix de l’action en bourse de Google. Elle a perdu 9% de sa valeur, soit une perte nette de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière.

L’erreur de Google Bard, monumentale, mais pas complètement à côté de la plaque

Toutefois, l’IA n’a pas totalement tort. En effet, en septembre 2022, le télescope James Webb à découvert une exoplanète située hors de notre système solaire.

Une première pour l’humanité. Une source de confusion pour l’IA.

Afin de nuancer davantage, rappelons que selon ChatGPT, James Webb est encore en construction, ce qui n’est guère mieux.

Les deux ont tout faux.

2- Ernie de Baidu

Robot IA devant le logo de Baidu, le moteur de recherche Chinois

Du côté de l’empire du milieu, la guerre des IA bat aussi son plein.

Hors de question pour les géants chinois de la tech de se laisser dépasser par leurs homologues américains.

C’est ainsi que mercredi, Baidu a annoncé le lancement de son IA en préparation depuis 2013 : ERNIE pour Enhanced Representation through Knowledge Integration.

Contrairement à Google, cette IA sera d’abord mise à disposition des utilisateurs en tant qu’agent conversationnel. Ce ne sera qu’après avoir été éprouvée qu’elle sera insérée dans le moteur de recherche Baidu.

À l’annonce de la nouvelle, le cours de l’action de la firme chinoise a grimpé de 13 %.

3- la mystérieuse IA d’Alibaba

Toujours du côté de l’empire du milieu, un autre géant de la tech a fait grand bruit : Alibaba.

Le géant de l’e-commerce a en effet annoncé travailler sur sa future IA. Seulement, même si Alibaba affirme travailler dessus depuis 5 ans, le manque de détails fournis pousse à s’interroger sur les capacités de sa future IA.

La seule information confirmée étant qu’elle est actuellement testée par des employés en interne.

Quand sortira-t-elle ? Que pourrez-vous faire avec ? Difficile de le savoir.

 4- NetEase et son intelligence artificielle éducative

Robot IA assis sur un banc lisant un livre éducatif

Autre dragon de la tech chinois, NetEase est un spécialiste du jeu vidéo.

Mais ce ne sont pas ses jeux qui nous intéressent aujourd’hui, mais plutôt sa filiale dédiée à l’éducation : Youdao.

Jeudi, elle a surpris le monde en annonçant une IA générative entièrement dédiée à l’éducation. Une première mondiale.

En guise de rappel, NetEase-Youdao n’est pas à ses débuts en matière d’IA. Par exemple, elle fournit déjà des services de traduction automatique ou de questions-réponses à plus d’un milliard d’utilisateurs.

Tout comme Alibaba, la firme s’est montrée discrète dans sa communication. Ainsi, aucune information sur sa date de sortie ou ses fonctionnalités n’a fuitée

Pourquoi les mastodontes de la tech se ruent sur les IA génératives ?

En parcourant le web cette semaine, peut-être avez-vous remarqué que le terme « IA » revient beaucoup plus qu’à l’accoutumée.

Mais est-ce seulement une tendance ? Pas du tout.

L’IA était déjà perçue comme un moteur du web 3.0, mais avait été effacée par le métavers, la blockchain et les NFT.

Preuve en est que même Facebook qui avait adopté un virage serré vers les mondes du métavers remet le cap sur le développement de son IA. Une annonce qui a surpris tant l’échec cuisant de son IA conversationnelle, BlenderBot3, a marqué plus d’un.

Même Apple, qui peut toujours compter sur les revenus colossaux générés par l’IPhone, se lance à corps perdu dans le développement de son IA. D’ailleurs, elle a annoncé qu’elle va tenir une conférence entièrement dédiée à l’IA la semaine prochaine à l’Apple Park de Cupertino.

Finalement, l’intelligence artificielle deviendra un outil indispensable pour les entreprises. Un outil capable de booster leurs compétitivités.