Perplexity AI, une licorne qui promet de rendre Google “ringard” (ce sont les mots exacts de son PDG), c’est fait prendre en plein scrapping de données.
Et ce n’est pas la première fois.
Qu’est-ce que Perplexity AI ?
Si vous n’êtes pas un abonné de la planète tech, il y a des chances que vous ne connaissiez pas encore Perplexity AI.
C’est un mélange entre un moteur de recherche et un chatbot surboosté à l’IA générative. Perplexity AI se distingue de ChatGPT parce qu’elle fournit des résultats basés sur des données en temps réel (avec ses sources).
Et il bat Google en proposant des réponses condensées et dénuées d’hallucinations.
La startup a été cofondée en 2022 par un ancien d’Open AI, et en mars 2024 elle a réussi à élever sa capitalisation boursière à 1 milliard de dollars. Ce qui en fait une licorne.
Certains voient ce tout nouveau moteur de recherche comme le remplaçant de Google. Un combat qui rappelle vaguement Google contre Firefox et Internet Explorer…
Comment la supercherie a été découverte ?
Maintenant qu’on a fait entrer l’accusé, voyons ce qui lui est reproché.
Robb Knight, développeur chez Radweb et créateur du blog technologique rKnight, reproche à Perplexity AI d’ignorer les instructions des fichiers robots.txt.
Ce sont ces fichiers qui permettent aux webmasters d’interdire aux robots des moteurs de recherche — les crawlers ou spiders — d’accéder à certaines pages.
Or, Perplexity AI ne le respecte pas du tout, ce qui lui permet de voler des données sans être repéré.
Tout commence en mars 2024.
Robb Knight décide de bloquer Perplexity AI sur son blog.
Pour y parvenir, il ajoute l’agent utilisateur du moteur de Perplexity – Perplexity Bot -dans la liste noire de son fichier robots.txt.
Ensuite, il décide de vérifier si le moteur de recherche/chatbot IA a encore accès à ses contenus.
Il lui passe l’URL d’un de ses articles et lui demande de le résumer.
Et là…
Perplexity le lui résume avec tellement de détails que c’est impossible de croire que l’intelligence artificielle les a devinés.
« L’IA ne vaut que ce que valent ceux qui la supervisent. Je suis un adepte de l’IA et, entre de bonnes mains, la productivité, les progrès et la prospérité sont au rendez-vous. Mais entre les mains de personnes comme Aravind Srinivas, PDG de Perplexity AI, qui a la réputation d’être doué pour les techniques de doctorat et moins doué pour les aspects humains fondamentaux, l’amoralité pose un risque existentiel ».
Aravind Srinivas PDG de Perplexity AI
C’est que Forbes aussi, a remarqué le vol de contenu de Perplexity AI.
Et ils n’apprécient pas du tout.
Non seulement, tous les contenus (payants et exclusifs) de Forbes sont accessibles via Perplexity, mais la firme ne les cite même pas.
En plus de ne pas respecter ce concept, voler des contenus et se les approprier à des répercussions graves :
ça prive les créateurs de contenus de leurs sources de revenus (c’est ce qui s’est passé quand Forbes a retrouvé ses histoires exclusives sur Perplexity) ;
le trafic vers les sites web sources baissent.
Pour les éditeurs et les entreprises journalistes, c’est une attaque à leur business model.
Même pas 1 mois que 2024 a commencé que l’intelligence artificielle fait déjà parler d’elle. En mal
Cette semaine, c’est Open AI, Amazon et Facebook qui ont fait les frais des œuvres de ChatGPT et ses confrères.
Amazon : des noms de produits complètement insensés
Ça ne vous dirait pas d’acheter une « Je m’excuse, mais je ne peux pas vous aider à écrire un sous-titre optimisé pour le référencement en utilisant un langage ou un contenu inapproprié » ?
Ou un canapé nommé : « je suis désolé, mais je ne peux pas répondre à votre requête car elle va à l’encontre de la politique d’utilisation d’Open AI » ?
Rassurez-vous, nous n’avons pas perdu la tête.
Ce sont bel et bien des noms de produits qui ont massivement pullulé sur Amazon jusqu’à il y a peu.
Jugez par vous-même.
Produits amazon aux noms farfelus générés par IA et remplis de message d’erreurs d’OpenAI
C’est le site The Verge qui a été le premier à mettre la main sûr quelques-uns de ces produits étranges.
Des tuyaux d’arrosage, des calendriers, des canapés, des chaises de jardins… tous les types de produits y sont passés.
Mais ce sont surtout les articles, disons… particuliers, qui ont été les plus touchés. À l’instar des calendriers montrant des images en forme de phallus, ou un autre montrant des chats s’accouplant.
Clairement, impossible pour ChatGPT de décrire ça sans enfreindre les règles d’OpenAI.
Ça en dit long sur le scammers Amazon
Amazon et les escrocs en ligne, c’est une relation d’amour de longue date.
Une relation à sens unique, vu qu’Amazon cherche (légitimement) à se débarrasser d’eux par tous les moyens.
On a encore en tête les BD générées par IA ou les fausses revues nées par le même processus.
Par contre, le fait que ces scammers ont laissés d’aussi grosses erreurs passer sous leurs radars permet de comprendre leur fonctionnement.
Voici comment ça a dû se passer :
le scammer récupère les données sur un article – qu’il n’a probablement pas – et les donne à ChatGPT ;
ensuite, il demande à l’outil de générer un titre et une description avec des bullets points optimisés pour le SEO ;
enfin, il colle le tout dans sa page vendeur Amazon.
Sauf que là où ça devient intéressant, c’est qu’ils n’ont pas du tout vérifié les résultats de leurs prompts.
On peut donc en déduire que c’est un processus automatisé, avec de vrais logiciels conçus spécialement pour ça.
Ou alors qu’ils sont paresseux.
Voire les deux.
Parce que pour mettre un message d’erreur en tant que titre, il faut vraiment ne pas être attentif à ce que l’on fait.
Amazon a (heureusement) fait le ménage
Depuis la mise en lumière de cette découverte par The Verge, les équipes d’Amazon ont fait le ménage sur leur plateforme.
Conséquence : vous ne pouvez plus acheter d’article intitulé « je ne peux pas répondre à votre requête parce qu’elle promeut une religion spécifique ».
Dommage.
Sur Facebook, des projets cryptos (scams) promus par le premier ministre britannique
Fake news générées par IA reprenant les visages de Sarah Campbell (BBC) et du premier ministre britannique Rishi Sunak
23 pays attaquants.
15 000 € dépensés en publicités Facebook.
400 000 personnes touchées.
Les chiffres donnés par le rapport de la société Fenimore Harper font froid dans le dos.
En effet, elle a constaté en début du mois que des annonces montrant le premier ministre Britannique, Rishi Sunak, pullulaient sur le réseau de Meta.
Dans ces annonces, il faisait… la promotion d’un projet crypto inconnu du grand public.
Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
En effet, une vidéo (fake) de la présentatrice de la BBC, Sarah Campbell, la montrait lors d’un breaking news. Et voici les propos que les cyberpirates lui ont fait dire : « Scandale : le premier ministre britannique gagne des sommes colossales sur un projet volontairement caché aux citoyens ordinaires ».
Et pour aller plus loin, le projet a été lancé par Elon Musk lui-même, avec pour objectif de répertorier les transactions.
Heureusement, Meta a réagi avant la publication de l’étude et a banni toutes les publicités de cette campagne de désinformation.
Comme quoi, plus c’est gros, plus ça passe…
X et LinkedIn sont aussi frappés de pleins fouets par les posts générés par IA
Bien que moins touchés, eux aussi croulent sous des avalanches de contenus générés par IA. Et automatisation oblige, personne ne les vérifie, comme le montre les captures suivantes :
Tentatives échouées de générer des Tweets via ChatGPTTentative échouée de générer des posts LinkedIn via ChatGPT
OpenAI n’arrive plus à maitriser sa création… et se retrouve arrosé
Dans un autre registre, c’est OpenAI lui-même qui voit rouge.
Moins d’une semaine après le lancement de son GPT-Store, des bots – ironiquement généré avec ChatGPT – envahissent déjà sa plateforme.
Comme le site slashdot le précise, le GPT Store de Sam Altman croule sous les botnets… romantiques de petites amies virtuelles.
Oui, vous avez bien lu.
Ainsi, vous pouvez trouver une « Korean Girlfriend », une « Your Girlfriend Scarmett », « Virtual Sweetheart » et j’en passe.
Petite précision importante : la création de bots destinés aux relations amoureuses est strictement interdit par la politique d’utilisation d’Open AI.
Pourtant, ils (ou elles, au choix) sont bien présente·e·s sur son marché d’applications.
2024 s’annonce comme une année marquante pour le secteur de la finance.
De l’IA qui s’immisce jusqu’au processus de décision en passant par l’émergence de nouveaux modes de paiement, on vous résume toutes les tendances à venir dans cet article.
1 – IA + Automatisation : les nouvelles poules aux œufs d’or des départements finance
Parler de 2023 sans mentionner le mot « IA » est impossible.
Et le secteur de la finance n’échappe pas à cette règle.
Alors comment est-ce que les services financiers tirent profit des modèles de langage ? Voici comment :
67 % des sondés l’utilisent pour gérer la relation-client, via des chatbots notamment ;
64 % l’utilisent pour l’analyse financière, en particulier pour la détection des fraudes ;
64 % pour la gestion des risques financiers ;
57 % pour la gestion d’actifs de leurs portefeuilles et ceux de leurs clients – fonds d’investissement compris ;
52 % pour l’automatisation et la digitalisation de certaines tâches (on en parle plus bas).
Seuls 12 % des répondants sont hésitants à l’idée de confier les clés de leurs entreprises à des IA. Les raisons : l’incompréhension autour des enjeux liés à l’IA, à ses contraintes réglementaires ainsi que des risques de sécurité.
La raison étant que les IA se nourrissent des données qu’on leur fournit, peuvent les reproduire et sont souvent biaisées. Pas difficile de comprendre pourquoi le secteur bancaire ne souhaite pas lui confier ses secrets.
Pour éviter ce problème, vous avez 2 solutions :
entraîner et ajuster un modèle de langage uniquement sur vos données pour pouvoir le contrôler ;
former vos employés.
Vous l’avez compris, mais ces deux éléments s’emboîtent parfaitement. Par ailleurs, 49 % des leaders offrent des formations à leurs personnels financiers et 28 % offrent des programmes de mentorats. Selon le rapport de AvidXchange cité plus haut.
Sans transition, passons à l’automatisation.
Automatisation : Big data + IA = + de productivité
L’automatisation est définitivement ancrée dans le secteur de la finance.
Toute tâche à faible valeur ajoutée et qui ne nécessite pas une supervision humaine va être automatisée au maximum.
Cette stratégie à trois avantages pour les acteurs du secteur financier :
une plus grande efficacité opérationnelle ;
la réduction des coûts des opérations ;
l’optimisation de l’expérience client.
Deux secteurs sont déjà impactés par cette tendance : la gestion des clients et la gestion des dettes.
Voici quelques domaines de la gestion des clients :
l’enregistrement complet ;
la génération de leads ;
la personnalisation des produits, de l’offre et de l’expérience client ;
l’accès aux détails des produits (relevés, comptes bancaires).
Du côté des dettes, voici quelques tâches qui vont être automatisées :
le crédit scoring ;
la sécurité avec une protection anti-fraude en temps réel 24/24 ;
la gestion des accords de remboursement ou de paiement d’un prêt.
Maintenant, passons au prochain point.
2 – Les paiements en temps réel sont de plus en plus demandés
Comment assurer le besoin en fonds de roulement de sa boite ?
Cette question hante le quotidien des PME et des petits entrepreneurs constamment. En effet, lorsque vous payez un fournisseur/client via un virement bancaire, il va attendre plusieurs jours pour recevoir vos € dans sa trésorerie.
Et pour beaucoup de structures, ce délai est un vrai calvaire, en plus de rendre les prévisions financières difficiles.
Raison pour laquelle un mode de paiement fait de plus en plus fureur : le virement instantané, ou RTP pour real-time payments.
Schéma de fonctionnement des paiements en temps réel RTP
Grâce à ce mode de paiement, les entreprises bénéficient de plusieurs avantages :
de meilleures capacités pour établir leurs prévisions financières ;
de la liquidité en permanence ;
la réduction de la paperasserie pour les paiements transfrontaliers.
Ce système a été introduit en France depuis 2018, mais il souffre de 2 gros problèmes : ses frais de transaction sont plus élevés que ceux d’un virement bancaire classique ; toutes les banques ne le proposent pas.
les fournisseurs de services de paiement qui offrent des transferts en euro seront obligés d’offrir l’envoi et la réception de paiements instantanés dans la monnaie européenne ;
les frais ne devront pas être plus élevés que ceux des virements bancaires classiques.
Bien sûr, la contrainte des 10 secondes maximums devra toujours être respectée.
Par ailleurs, si vous offrez vos services sur la terre de l’oncle Sam ou avez des fournisseurs états-uniens, sachez qu’ils adorent ce mode de paiement. Et ça devrait continuer en 2024.
modes de paiements les plus utilisés en 2023 (source AvidXchange)
3 – Buy Now, Pay Later et paiements embarqués : les prochaines normes du e-commerce
Si vous êtes e-commerçant, impossible que vous n’ayez pas vu passer ces deux phénomènes : les paiements embarqués et le mode de paiement Buy Now Pay Later, ou BNPL.
Les paiements embarqués, un must pour une UX réussie
Grâce aux paiements embarqués, fini les paiements qui éjectaient – littéralement – vos consommateurs de vos plateformes. Désormais, ils n’ont qu’à toucher un seul bouton et ils peuvent achever le paiement de vos produits et services tout sans sortir de votre écosystème.
En tant que vendeur, ça vous apporte plusieurs avantages :
l’expérience utilisateur de vos plateformes est fluidifiée ;
les frictions causées par les temps de chargement disparaissent ;
vos ventes augmentent, car les internautes n’ont plus à devoir retaper constamment leurs coordonnées de paiement ;
une baisse drastique du nombre de paniers abandonnés ;
l’augmentation de la valeur des paniers moyens de 30 à 50 % ;
vous vous retrouvez assis sur des montagnes de données collectées automatiquement durant tout le pipeline d’achat (parfait pour améliorer vos tunnels de vente).
Buy Now, Pay Later, ou comment convaincre des millenials et des gen Z d’acheter (chez vous)
Étaler le paiement en plusieurs tranches a toujours été une méthode incitative pour pousser vos clients à dépenser plus.
Raison pour laquelle des moyens de paiement comme « payer 3 fois sans frais » pullulent sur les sites d’e-commerce.
Mais une autre méthode de paiement gagne en popularité : le Buy Now Pay Later, ou BNPL.
Son principe est simple : le consommateur achète le produit, mais ne le paie pas à l’instant. À la place, il obtient un crédit sans intérêt et qui n’affecte (généralement) pas son score de crédit auprès de sa banque.
Voici comment ça se passe plus en détail :
lors de l’achat, le client sélectionne le BNPL comme solution de paiement ;
si sa demande est acceptée, il verse un acompte d’environ 25 % de la valeur de l’achat ;
le fournisseur de paiement quant à lui verse la totalité de la somme au e-commerçant ;
le client paie ensuite ses mensualités selon un calendrier prédéfini.
En soi, le BNPL n’est pas nouveau, il existait déjà dans les années 2000. Mais depuis 2020, 5 éléments en ont fait l’un des choix préférés des Européens quand il s’agit de passer à la caisse :
Le covid-19 ;
l’inflation galopante ;
la crise du logement en France qui fait exploser les dépenses d’habitations et réduit le reste à vivre des français ;
la guerre en Ukraine qui fait bondir les prix de l’énergie et l’alimentation ;
plus récemment, la hausse des taux directeurs de la BCE jusqu’au deuxième semestre 2024.
Bref, les consommateurs européens éprouvent de plus en plus de difficultés à maintenir leur train de vie. Par conséquent, ils apprécient le fait de pouvoir différer leurs paiements.
4 – Cybermenaces + IA deviendront de vrais fléaux pour les acteurs de la finance (plus qu’en 2023)
hacker dans le système bancaire
Automation + IA = productivité.
C’est vrai pour vos équipes… Et ça l’est tout autant pour les hackers.
2023 a été l’année des records (négatifs) pour la cybersécurité des entreprises américaines. Fin septembre, 2116 violations de données ont été recensées par Fast Company. Pour vous faire une idée, 2021, souvent décrite comme l’année avec le plus d’attaques, ne comptait « que » 1862 attaques recensées.
Enfin, 60% des répondants de l’étude d’AvidXchange ont reconnu avoir été victimes de tentatives de phishing en 2023.
Et les prévisions ne sont pas optimistes : les cyberpirates renforceront leur potentiel de nuisance en 2024.
Sauf qu’avec l’essor des intelligences artificielles, ils développent de nouvelles méthodes d’ingénierie pour exploiter les failles de vos systèmes informatiques :
le deep voice, ou clonage de voix qui permet de reproduire la voix d’une personne ;
le deepfake, qui fait de même, mais avec les vidéos ;
le spearfishing, qui combine les 2 techniques précédentes avec des IA génératives.
À ces techniques, n’oubliez pas d’ajouter les techniques de phishing avancées.
Bref, les DSI et les experts de la cybersécurité auront du fil à retordre cette année.
Heureusement, la plupart des professionnels de la finance l’ont compris. Ainsi, 29 % d’entre eux ont fait de la protection des données et de la transformation digitale leur priorité, selon le rapport d’AvidXchange.
5 – Le secteur de la finance raffole du télétravail… mais ne sait pas encore l’utiliser en 2024
Avec l’essor du télétravail, les départements finance ont embrassé la tendance :
40 % ont un modèle hybride avec 3 à 4 jours dans le bureau par semaine ;
25 % ont un modèle hybride avec 1 à 2 jours de bureau par semaine ;
20 % sont au bureau 5 jours par semaine ;
15 % travaillent à distance 5 jours par semaine (source : AvidXchange).
Seules 15 % des sondés continuent à exiger que leurs employés viennent du lundi au vendredi. Pour justifier ce choix, 27 % affirment le faire pour améliorer la collaboration entre les membres de l’équipe ; 25 % pour recruter et conserver des talents ; et 24 % pour des questions de productivité.
Parmi les sondés, 29 % des travailleurs à distance ou en hybride ont avoué avoir du mal avec le télétravail. La raison : des problèmes de matériels et la difficulté à utiliser les logiciels basés sur le cloud.
Clairement, la plupart d’entre eux manquent de maîtrise sur le travail à distance et les technologies collaboratives.
6 – Les Fintechs françaises revoient leurs modèles de financement, délaissent l’internationalisation et consolident leur marché
Depuis quelques années, les fintechs tricolores, fers de lance de la startup nation, misaient beaucoup sur l’internationalisation.
La logique était simple : conquérir le plus de marché le plus rapidement possible pour limiter la concurrence.
Cette doctrine reposait sur un élément fondamental : l’injection constante de nouveaux capitaux de la part des investisseurs.
Et je vous laisse juger par vous-même pourquoi l’ère 2020-2025 s’annonce mal pour les partisans de cette idéologie. Regardez ce graphique de l’institut France Fintech datant de septembre 2023.
Evolution des levées de fonds des fintech françaises (source France Fintech 2023)
Vous avez remarqué ? Les montants levés par les fintechs françaises chutent considérablement après 2022.
Et il y a peu d’espoir que ça reprenne dès l’année prochaine.
Cerise sur le gâteau : le secteur privé européen a connu sa plus grande contraction jamais enregistrée en 10 ans, si l’on ne compte pas la période covid-19.
Bref, il n’est plus question d’hypercroissance dopée par des capitaux infinis et des taux d’intérêts ridiculement bas. L’heure est à la consolidation des marchés et au recentrage des activités si nécessaire.
7 – Banking as a Service BaaS : le mobile banking ne sera plus une option pour les banques
L’avenir des services bancaires est résolument digital.
Ainsi, en 2024, on s’attend à 3,6 milliards d’utilisateurs des banques digitales dans le monde.
Ce qui est intéressant avec cette tendance, c’est que l’on devrait assister à plus d’ouvertures des API (Application Programming Interface) des banques traditionnelles. Grâce à cela, il sera plus simple de pouvoir développer des services ou des applications tierces ayant accès aux données bancaires des clients.
Après le succès fulgurant de ChatGPT, propulsé par OpenAI et Microsoft, les autres géants de la tech n’ont pas tardé à réagir.
Déjà, lundi, Google nous tisait sa future IA Google Bard. Mercredi, Baidu et NetEase lui ont emboîté le pas en annonçant leurs IA respectives. Et enfin, jeudi, Alibaba à la CNBC son IA générative maison.
Manifestement, la guerre des IA est lancée, et elle n’est pas près de s’arrêter. Le point sur les (futurs) concurrents de ChatGPT.
1- Google Bard
Google et l’intelligence artificielle, c’est une histoire d’amour de longue date.
Déjà, en 2015, Google rendait public TensorFlow, son outil d’apprentissage automatique. Lors de sa conférence Google I/O de 2021, la firme nous avait proposé LaMDA, son modèle d’IA générative.
Google annonce LaMDA, une révision de son intelligence artificielle conçue pour garantir des conversations plus naturelles. Elle peut se faire passer pour des choses (dans notre capture d’écran, elle prétend être Pluton). #GoogleIOpic.twitter.com/2KFN25mFMy
Déjà, nous nous voyions discuter de manière conversationnelle avec notre téléphone, lui poser des questions complexes, avoir des réponses pertinentes générées automatiquement (ça ne vous rappelle rien ?).
Seulement, l’effervescence est vite retombée, Alphabet (la maison mère de Google) préférant une approche plus prudente. Du moins jusqu’à l’arrivée de ChatGPT.
Sentant ses parts de marché et son modèle économique basé sur les publicités menacés, Google a réagi en activant le code rouge en janvier. Pour la firme de Mountain view, l’IA générative est désormais la priorité numéro 1.
Et c’est ainsi que ce lundi 06 février, Google a officialisé (un peu trop tôt ?) son IA : Google Bard.
Seulement, tout ne s’est pas passé comme prévu…
Google Bard, ou la démo ratée de Google à 100 milliards de dollars
Avant de mentionner le désastre qu’a été la présentation de Google Bard, remettons les choses dans le contexte. En effet, quelques heures plus tôt, Microsoft à surpris les passionnés du web en annonçant intégré une nouvelle version de ChatGPT directement dans Edge et Bing.
Un vrai désastre pour Google dont le principal argument anti-chatGPT était jusque-là que l’IA d’OpenAI ne disposait pas de données récentes.
Par exemple, aux yeux – ou plus exactement, pour les réseaux de neurones – de ChatGPT, Jack Dorsey est encore président de Twitter.
Mais avec ce changement, Google a été obligé de montrer dans la précipitation que lui aussi maîtrisait l’IA. Quitte à négliger l’importance des tests utilisateurs.
Ce qui nous ramène à la Google Keynote tenue à Paris mercredi 08 février 2023.
Les journalistes, investisseurs, experts de la tech et autres passionnés n’attendaient qu’une seule chose : voir Google Bard en direct…
Et ce fut un flop total.
Non seulement, l’essentiel de la communication de Google tournait autour des améliorations de ses produits existants – Search, Map et translate-, mais l’IA s’est montrée décevante.
À la question « Quelles sont les nouvelles découvertes du télescope spatial James Webb dont je peux parler à mon enfant de 9 ans ? », l’IA a répondu : « [Le téléscope] a pris les toutes premières images d’une planète en dehors de notre propre système solaire ».
Bard is an experimental conversational AI service, powered by LaMDA. Built using our large language models and drawing on information from the web, it’s a launchpad for curiosity and can help simplify complex topics → https://t.co/fSp531xKy3pic.twitter.com/JecHXVmt8l
Not to be a ~well, actually~ jerk, and I'm sure Bard will be impressive, but for the record: JWST did not take "the very first image of a planet outside our solar system".
Sans surprise, cette erreur monumentale a été répercutée sur le prix de l’action en bourse de Google. Elle a perdu 9% de sa valeur, soit une perte nette de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière.
L’erreur de Google Bard, monumentale, mais pas complètement à côté de la plaque
Toutefois, l’IA n’a pas totalement tort. En effet, en septembre 2022, le télescope James Webb à découvert une exoplanète située hors de notre système solaire.
Une première pour l’humanité. Une source de confusion pour l’IA.
Afin de nuancer davantage, rappelons que selon ChatGPT, James Webb est encore en construction, ce qui n’est guère mieux.
Les deux ont tout faux.
2- Ernie de Baidu
Du côté de l’empire du milieu, la guerre des IA bat aussi son plein.
Hors de question pour les géants chinois de la tech de se laisser dépasser par leurs homologues américains.
Contrairement à Google, cette IA sera d’abord mise à disposition des utilisateurs en tant qu’agent conversationnel. Ce ne sera qu’après avoir été éprouvée qu’elle sera insérée dans le moteur de recherche Baidu.
À l’annonce de la nouvelle, le cours de l’action de la firme chinoise a grimpé de 13 %.
3- la mystérieuse IA d’Alibaba
Toujours du côté de l’empire du milieu, un autre géant de la tech a fait grand bruit : Alibaba.
En guise de rappel, NetEase-Youdao n’est pas à ses débuts en matière d’IA. Par exemple, elle fournit déjà des services de traduction automatique ou de questions-réponses à plus d’un milliard d’utilisateurs.
Tout comme Alibaba, la firme s’est montrée discrète dans sa communication. Ainsi, aucune information sur sa date de sortie ou ses fonctionnalités n’a fuitée
Pourquoi les mastodontes de la tech se ruent sur les IA génératives ?
En parcourant le web cette semaine, peut-être avez-vous remarqué que le terme « IA » revient beaucoup plus qu’à l’accoutumée.
Mais est-ce seulement une tendance ? Pas du tout.
L’IA était déjà perçue comme un moteur du web 3.0, mais avait été effacée par le métavers, la blockchain et les NFT.
Preuve en est que même Facebook qui avait adopté un virage serré vers les mondes du métavers remet le cap sur le développement de son IA. Une annonce qui a surpris tant l’échec cuisant de son IA conversationnelle, BlenderBot3, a marqué plus d’un.